Seconde guerre mondiale. Un mystère de plus

 UN petit billet aujourd'hui, qui me permet de présenter les fiches matricules de mes Grand Pères,  d'exposer quelques souvenirs fugaces et de me poser quelques questions.


Mes Grand Pères, Gabriel Georges LAFFEZ (Papi Gaby) et Gaston Eugène Maurice ROUSSEL (Papi Maurice) sont nés respectivement en 1910 et 1907. 



Le premier a effectué son service militaire dans le 503ème régiment de chars de combats en 1931-32.  Il a ensuite effectué une période en 1934, dans le même régiment, puis une autre dans le 510e en 1938. De la classe 1930, il est cependant rattaché à la classe 1926 à la naissance de mon Père, qui est son second enfant. Ceci assure-t-il une mobilisation plus tardive en cas de conflit ?

Le 503e régiment de char de combat était à l'époque équipé de chars Renault FT,  Le char léger de la première guerre mondiale, fer de lance des offensives françaises, fourni à l'armée américaines et à de nombreuses autres, en plus de l'armé française.


En 1938, le 510ème régiment de chars fut le premier à recevoir des chars lourds B1 bis, qui fut  malheureusement fourni en trop petits nombre aux régiments pour peser sur l'issue du conflit à venir. 


Ma Grand Mère m'a raconté que pendant la guerre, il avait été mobilisé et avait été un temps dans un camp militaire. Il n'avait pas pu lui dire où, à l'époque, et elle m'a dit qu'il lui avait indiqué l'endroit en lui envoyant une carte postale dans laquelle il avait percé un trou avec une aiguille, histoire de préciser l'endroit.

Mon Père, de son côté, m'a raconté son retour de la guerre,  en pleine nuit. Chose qui lui a été racontée, vu qu'il est né en 1939.

Ce qui est curieux, c'est l'absence de mention de cette campagne sur la fiche matricule. C'est cela qui pour moi est un mystère, en tout cas au moment où j'écris ces lignes.


Sur la photo ci contre, Gabriel est à gauche. La photo a été faite à l'entrée du parc d'artillerie du camp de Mourmelon.

Plus tard, il lui a fallu aussi échapper au STO en Allemagne. Pour cela, il a été embauché par M Roger LEON, qui devait plus tard devenir le second mari de ma Grand Mère après le décès de Gabriel, et marier mes parents, l'embaucha dans ses tourbières. Les ouvriers des tourbières étaient considérés comme des mineurs et échappaient à cette contrainte.


Mon autre Grand Père, Papi Maurice, était de la classe 1927 et avait échappé au service militaire en raison de sa constitution jugée trop faible pour le service actif (55 Kg pour 1m64 en 1931)

Cependant, en 1940 il est tout de même appelé au service actif et reste sous les drapeaux du 16 avril au 18 août. Il est affecté au dépôt d'artillerie DCA 406. Ce dépôt, qui était celui du 402e régiment d'artillerie,  était basé à Morancez près de Chartres (Eure et Loire) en 1939 et qui sera dissout en juillet 1940.

Le dépôt se trouvait dans l'Eure et Loire, mais les batteries ont été distribuée dans toute la partie Nord de la France. Mais Maurice est resté au dépôt en raison de sa constitution.




Mon Grand Père est à droite
Habitant au Mans, il fera en sorte de protéger sa famille pendant la guerre. Maman m'a raconté quelques anecdotes, dont la suivante nous rappelle que même loin du front la vie était dangereuse: La famille habitait près de la gare du Mans. Comme je l'ai indiqué dans un précédant article, Le Mans est un important nœud ferroviaire, doté d'une non moins importante gare de triage. Cela en faisait donc une cible de choix pour les bombardiers. Allemands au début de la guerre, Alliés ensuite. Comme on le sait, pour se protéger, on se cachait dans les caves. Un jour il y a eu un bombardement sur la gare de triage. Toute la famille s'est alors protégé dans la cave. Mon Grand Père, sa femme Jeanne, et les deux enfants, Marie Jeanne, ma Mère, née en 1938, et sa sœur Marie Françoise, ma future Marraine, qui était bébé. Une pluie d'acier et de feu a dévasté la gare de triage, et lorsque le déluge a cessé, ils sont ressortis de la cave. La maison avait pris un impact, et un éclat d'obus était venu se ficher dans le berceau du bébé. 


Heureusement qu'il y avait cette cave.



Sources: Fiches matricules: Archives départementales de la Sarthe

Photos: Collection personnelle et Internet(chars)





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