Zones d'ombre

Quelles que soient les avancées que l'on peut faire, il subsiste toujours des zones d'ombre dans nos recherches. On peut bien un jour éclairer un de ces mystères, il en arrivera un autre, ou plusieurs, pour le remplacer. Et ce sera autant de nouveaux thèmes de recherches.
Bien sur il arrive qu'on ai épuisé tous les registres, tous les documents notariés ou autres possibles pour les recherches concernant un de nos ancêtres. Le mystère subsiste alors et ne peut être résolu. 

Cependant il reste pour d'autre cas des possibilités. 

Pour moi, je ne citerai que les quelques  exemples abordés ou évoqués tout au long de ce mois de novembre 2023, à savoir:

  • Pour quelle raison Paul Marcel LAFFEZ est il déclaré "Mort pour la France" sur son acte de décès,  alors qu'il n'est pas cité sur le site "Mémoire des Hommes" ?  (Voir Inconduite: les déboires de Paul Marcel LAFFEZ )
  • D'où venait Jean Baptiste LAFFEZ, déclaré originaire de "provinces" dans l'acte de mariage de sa fille  ? (Voir Signes de piste )
  • L'ascendance d'Eugénie FRANCOMME est-elle correcte ? ( Voir Branche Francomme )

Si le troisième point évoqué ne nécessite a priori que de vérifier les informations, ce que je ne manquerai pas de faire assez rapidement, les deux points précédents sont plus délicats.  Le premier va demander de compléter les recherches en cherchant les éventuels mariages des autres enfants de Jean Baptiste LAFFEZ (J'en connais trois à l'heure actuelle) et le second d'interroger les services d'archives du Service Historique des Armées, ce qui peut prendre un peu de temps.

Sans compter tout le reste, tous les autre ancêtres....

YouTube

On n'y pense pas mais youtube peut être une source complémentaires dans la recherche généalogique
Bien entendu nous n'y trouverons pas d'informations sur nos ancêtres mais deux types de vidéos pourront nous aider.

Des vidéos sur les différentes méthodologies de recherche dans les fonds d'archives et de paléographie d'une part et des vidéos permettant de s'informer sur le contexte de vie de nos ancêtres, comme des vidéos historiques, sur les régions où ils vivaient ou les métiers qu'ils exerçaient. 

On pourra aussi illustrer certains aspects particuliers d'une vie par ce biais. Un reportage sur le bagne avait illustré l'article éponyme tandis que deux courtes vidéos m'avaient permis de visualiser comment travaillaient, et travaillent encore les dentellières.

Je redonne ici les liens correspondants:


 les ombres du bagne de Patrick Barbéris et Tancrède Ramonet





Pour les dentellières

   

E
t pour illustrer le travail des fileuses, en complément de l'article correspondant:




Les articles correspondants:


XlXe arrondissement

Deux X pour le prix d'un et une interrogation

Marguerite GAUTIER est née à Paris dans le XIXe arrondissement mais ses parents étaient de la Sarthe, s'y était marié et y sont retournés plus tard. 
La question qui se pose est de connaître les raisons de ce passage par la capitale. Etienne Pierre GAUTIER a-t-il voulu tenter sa chance mais sans arriver à ses fins ou bien a-t-il eu un contrat de travail temporaire pour accomplir une tâche particulière ? Il était corroyeur (un travailleur du cuir)  de profession. 
On ne le saura sans doute jamais.


L'acte de naissance de Marie Yvonne ROBINARD




Web


Nous vivons une époque bénie en ce qui concerne les recherches généalogiques.

La plupart des registres paroissiaux et des registres de l'état civil sont disponibles en ligne, avec d'autres sources complémentaires qui nous permettent d' étoffer les informations obtenues par les registres.

Lorsque ces sources complémentaires ne sont pas en ligne on trouve quand-même bien souvent leurs côtés, des répertoires, des outils de recherche permettant d'y accéder.

Il y a donc maintenant  plus de facilité et de rapidité dans nos recherches  que par le passé. J'ai commencé il y a 35 ou 40 ans par écrire dans les mairies, aller de temps en temps dans les dépôts d'archives pour mon compte ou celui de correspondants. Il fallait être patient, mais c'était plaisant.


Le web permet de plus de collecter de nombreuses informations,  de la documentation et l'iconographie qui donnent du corps à l'histoire familiale. On doit par contre faire attention à l'exactitude des renseignements collectés et aux droits des producteurs de ces documents.

Une des sources web disponible est geneanet. C'est très pratique mais j'ai l'habitude de n'utiliser les informations obtenues qu'après avoir vérifié les sources lorsqu' elles sont citées ou les avoir recherchées dans le cas contraire. Ceci dit, cela aide beaucoup.


Bref, le web c'est bien, même très bien mais il faut toujours vérifier ce qu'on y glane.





Vannes

Une petite promenade en cartes postales de cette ville que je n'ai pas encore eu l'occasion de visiter.


La préfecture


La tour Trompette


La cathédrale



Le port et les quais


Les remparts surmontés de la cathédrale


La Garenne et la tour Connetable


 

Union



L'acte de mariage est le plus riche de renseignements que l'on puisse obtenir parmi les actes de l'état civil ou les actes de catholicité
Pour l'état civil on trouvera bien entendu les informations concernant les époux, avec leurs dates  et lieux de naissance, ainsi que les informations concernant leurs parents. On a parfois même mention des grands parents. 
Les témoins donnent d'autres renseignements car s'ils sont de la famille cela sera mentionné
Enfin s'il y a un contrat de mariage, ou d'autres documents nécessaires au mariage, ils seront mentionnés.

Prenons à titre d'exemple l'acte de mariage de Théodore Jules LAFFEZ et Marie Yvonne ROBINARD, mes sozas 16 et 17, du 6 avril 1880 à Vannes:




Cet acte fourmille de renseignements:

A propos du marié:

Théodore Jules LAFFEZ, né le 25 mars 1858 à Lille est majeur. La liste des renseignements fournis est conséquente:
  1. Théodore est soldat musicien au 35e régiment d'artillerie
  2. Son père est Henri Auguste LAFFEZ, domicilié à Lille
  3. Son père est maitre peintre. 
  4. Son père est encore vivant
  5. Son père lui  a donné l'autorisation de se marier, par acte notarié. L'acte notarié n'a pas été conservé, mais on a avec cette mention le nom d'un notaire qui était probablement le notaire de la famille
  6. Sa mère est Eugénie Henriette FRANCOMME
  7. Elle était ménagère.
  8. Elle est décédée à Lille le 26  juillet 1862
  9. Le conseil d'administration du régiment lui a accordé une autorisation pour se marier.


Marie Yvonne ROBINARD, née à Vannes le 27 mai 1862 est mineure. Les renseignements fournis sont les suivants:

  1. Elle est blanchisseuse
  2. Son père est Jean Marie ROBINARD, charretier décédé à Saint Nollf
  3. Sa mère est Angélique BREHELIN, qui est elle aussi blanchisseuse, est présente et consentante

Les témoins sont dans ce cas des amis du couple, pas des membres de la famille.




Source:  AD 56  4E_260_376   Mariages Vannes 1880 

Terrier

 


Un terrier ou papier terrier est un registre contenant le dénombrement des déclarations des particuliers qui relèvent d'une seigneurie et le détail des droits, cens et rentes qui y sont dus

C'est en quelque sorte l'ancêtre du cadastre, dénombrant tous les terrains dépendant d'une seigneurie, les décrivant, tant dans leur emplacement que dans leur taille sans oublier ce qu'ils contiennent, citant les occupants, ce qu'ils doivent payer et à quelle date.

Je vous présente ici le terrier de Saint Mars d'Egrenne dépendant du domaine de Domfront dont la première page est datée du 2 juin 1660 disponible en ligne aux archives départementales de l'Orne (cote 582J5 Volume VIII : Saint-Mars-d'Egrenne, accessible en ligne en passant par  l'état des fonds et en suivant le chemin suivant:

FONDS : Série A. Actes du pouvoir souverain, domaine royal, apanages (XIVe-XVIIIe s.) 

     FONDS : Fonds du domaine de Domfront NIVEAU METHODIQUE : Registres terriers du domaine de Domfront

        COTE : 582J5 Volume VIII : Saint-Mars-d'Egrenne.   puis cliquer sur l'icone adéquate dans les détails, partie droite de l'écran )


Ce document de presque 1000 page n'est pas difficile à lire, juste long. 




L'intérieur du registre


Extrait de la première page, en vue 3

Pour se rendre compte de l'intérêt d'un tel document, Voici la transcription de l'extrait ci dessus :

Ligne Jean Levallet du bourg 12 ....9 ???  (12e novembre ?)
Du Roi notre Sire le souverain 
Seigneur confesse et advoue tenir sous le domaine
de la châtellenie de Domfront Pierre Boudeseul
fils  Jean , René Levesque fils Guillaume seuls tenant
en la somme et ligne de Jean Levallet du bourg 
au terme d'ascention en la paroisse de Saint Mars
d'Egraine de laquelle déclaration et aveu la ????
????? premierement ledit Pierre Boudeseule 
possede a droit successif de defunt Jean Boudeseul
son pere au lieu et environ du village des Arcis
en la paroisse de Saint Marc une piece de terre
labourable nommée Launay contenant une acre
de terre environ joignant d'un côté la terre
dudit Pierre Boudeseul ,  d'autre coté et du bout
le chemin tendant de la cousture à Blanche
...
de laquelle piece de terre il paye neuf sols,  mais ledit Jean 
Boudeseul son pere en doit la moitié desdits 
neuf sols par cohederation? suivant les lettres
de partage entre eux faits 

Vous trouverez cette page et les suivantes en suivant ce lien: ici

Comme on voit, dans cet extrait nous avons la délimitation du terrain dont il est question et son nom, les occupants, le montant du et selon quelles modalités, ainsi que le terme pour le règlement.

Source:
Archives départementales de l'Orne, 582J5 Volume VIII : Saint-Mars-d'Egrenne


Signes de piste

J'ai découvert il y a peu un site consacré à la généalogie et à l'histoire dans l'étendue de la châtellenie de Lille ( Chatellenie de Lille )   que je vous invite à visiter, c'est une mine d'or, même pour qui n'a pas d'ancêtre par là bas, qui est entièrement gratuite, met à disposition une revue numérique très intéressante, etc.)

Ayant un blocage concernant Jean Baptiste Laffez, plus ancien ancêtre dans la lignée agnatique (soza 1024) dont j'ai déjà parlé  dans de précédents articles ( Registre d'écouage), Nos impressions sont parfois trompeuses et Une prononciation modifiée ) j'ai écrit à  Christophe YERNAUX  propriétaire du site ) afin de lui poser quelques questions pour trouver d'éventuelles pistes.

Il m'a tout d'abord dit que le patronyme Laffez, quelle que soit son orthographe, n'est pas du Nord, ni de Belgique ou de Hollande.

Il m'a suggéré de consulter les tables des actes notariés disponibles en ligne sur le Site des AD du Nord, sur lequel il avait  repéré deux "candidats possibles"

Grace à l'aide de Francine DEGUEHEGNY de l'entraide généalogique (Fil d'Arianne) j'ai pu obtenir un scan du premier acte passé par un monsieur Lafaye en 1676.

Son nom est orthographié Lafay dans l'acte mais lui signe Lafaye Lieutenant réformé

L'acte est difficile à lire et je n'ai pas encore eu le temps de le décrypter. Je dois avouer que ma première réaction a été de penser que cela ne concernait pas notre famille, d'autant plus que parmi les différentes orthographes que j'avais vues et retenues, il y avait bien LAFAY mais pas LAFAYE

Mais le lendemain est arrivée une alerte Familly Seach dans laquelle figurait le nom LAFAYE associé au nom Vilain. (Je rappelle que l'épouse de Jean Baptiste LAFFEZ était Marie Hélène VILAIN)

En regardant le document, j'ai constaté qu'il s'agissait de l'acte de mariage d'une des filles de Jean Baptiste Laffez et Marie Hélène Vilain. Et dans cet acte, notre nom est orthographié LAFAYE !

Ce qui ravive ma curiosité et mon intérêt pour le premier document cité, que je chercherai à lire et comprendre le plus rapidement possible. Même si la date, 1676, n'est pas compatible avec Jean-Baptiste, né vers 1671, il pourrait s'agir de son père, d'un oncle, ou tout autre personne de la famille. Cela reste du domaine du possible


Revenons à cet acte de mariage pour découvrir les indices qu'il recèle et suivre les pistes qu'il dévoile

L'acte de mariage de François SANSE et Françoise LAFAYE
Lille Saint Etienne 26 juillet 17663


Tout d'abord le plus simple:

Marie Helene Vilain est de la Paroisse Sainte Marie Magdeleine à Lille, et j'ai effectivement trouvé son acte de baptême et donc ses parents.

Marie Hélène est baptisée en l'église de Lille La Magdeleine le 20 janvier 1685, née du jour ou de la veille. Ses parents sont  François VILAIN et Marie ENAQUES.

Acte de baptême de Marie Hélène VILAIN



Par contre Jean Baptiste est indiqué être originaire de "Provinces"




Comment interpréter cette origine ?

Sachant que probablement Jean Baptiste n'est pas originaire de Lille (voir l'article On a quelques pistes ? qui présente le mariage célébré à Reims le 17/01/1701 entre Pierre TONDEUR et Claudine LAFFEZ. Cette dernière pourrait être une sœur ou une cousine de Jean Baptiste ?, et qui parle aussi du décès, le 6 février 1694 de Mathias LAFFE, fils de Michel LAFFE, qui est l'unique acte de catholicité que j'ai retrouvé dans les paroisses de Lille avant le baptême de Pierre LAFFEZ en 1716):

*  la ville qui vient tout de suite à l'esprit est PROVINS, en Seine et Marne.  Mais j'ai regardé dans les tables (il y en a plusieurs) et n'ai pas trouvé de baptême correspondant au patronyme LAFAYE ou toute autre variante, et ce sur une plage temporelle étendue. Je regarderai à nouveau car il y a plusieurs paroisses, et j'en ai peut être oubliée une au passage, d'une part, et certaines tables sont en ordre alphabétique des prénoms d'autre part. Mais je n'ai vu aucun patronyme qui ressemble, même de loin, à LAFFEZ, LAFAYE, etc. parmi les tables que j'ai regardées.


* Une autre ville candidate est PROVIN, proche de Lille.  Mais le plus ancien registre disponible commence en 1677 et ne permet donc pas de vérifier cette hypothèse.


* D'autres possibilités se présentent

    • Prouvais dans l'Aisne, qui est à 185 km de Lille
    • Proven en Belgique, à 56 km de Lille
    • Provency dans l'Yonne, mais 450 km, ça fait loin !
A moins que Provinces ne désigne les dix provinces qui formèrent les Pays Bas Espagnols ?

A suivre donc. Le jeu de piste continue.


Dernière précision concernant le mariage cité plus haut:


Il a lieu le 26 juillet 1763 à Lille Saint Etienne. L'époux est François SANSE, bas officier des Invalides de Paris, fils de Jacques et Ursule MILLIER, l'épouse est Françoise Joseph LAFFEZ, fille de Jean Baptiste et Marie Hélène VILAIN (J'ai normalisé le nom de famille). ils ont respectivement de 38 et 42 ans.

Les deux familles se connaissent depuis longtemps puisque le 29 août 1740 s'étaient mariés à Lille Jacques Joseph SANSE et Marie Joseph LAFFEZ, frère et sœur des précédents. Mais ceci est une autre histoire


Sources: 

AD 59 , 2E34340 acte 61 - Acte notarié du 18 novembre 1876, Lafaye, Maitre Barry Isidore, Armentières

AD 59, LILLE (ST ETIENNE)  M [1737-1766]5 Mi 044 R 062 vue 1062 Acte de mariage de François SANSE et Françoise LAFAYE

Archives Municipales de Lille, AGG 105 vue 29, acte de baptême de Marie Hélène VILAIN

Recherche oeufs désespérément

Ou les origines de  chasse aux œufs 

La tradition de l'œuf, comme symbole de vie et de renaissance, puise son origine dans l'antiquité.

Sans vouloir exposer toutes les coutumes existantes ou ayant existé, notons par exemple que, chez les Gaulois, qui nous ont précédé dans nos régions, les druides avaient l'habitude de peindre  les œufs en rouge pour rendre hommage au sommeil.  

C'est pour fêter l'arrivée du printemps que la coutume des œufs a commencé, bien avant l'ère chrétienne, et a perduré jusqu'à nos jours, où elle est devenue une fête pour les enfants. Les peuples antiques célébraient le renouveau, la renaissance de la nature au printemps, dont le symbole était l'œuf, censé porter le germe de la vie.



La chasse aux œufs  remonterait au XVIIe siècle après que l’Église Catholique eut interdit la consommation d’œufs pendant le carême, renforçant ses prescriptions qui, depuis le  Moyen Âge étaient plus strictes pour le temps du carême que pour les autres jours maigres de l'année. La viande et les produits dérivant de l'animal étaient interdits. Ainsi les œufs ne pouvaient pas être consommés, au même titre que le beurre, la crème, le lait et le fromage. Les poules ne s'arrêtant pas de pondre pour autant, il y avait abondance d'œufs après Pâque, et autant de traditions locales. 
On offrait donc des œufs décorés à Pâque, et ceci depuis fort longtemps.



Louis XIV en en a fait une institution. D’une part, il fallait lui apporter le plus gros œuf pondu dans son royaume durant la Semaine Sainte, d'autre part, le jour de Pâques, entouré de grandes corbeilles, il distribuait lui-même  des œufs peints à la feuille d’or à ses courtisans aussi bien qu’aux petites gens qui le servaient.

C'est peu après que les œufs renfermant des surprises firent leur apparition, ou tout au moins furent "à la mode".  Louis XV, par exemple, offrit un œuf géant à Madame de Maintenon, œuf renfermant une statuette de Cupidon. Puis ce furent les œufs de Fabergé, etc.

Finalement, de nos jours, la tradition survit par le biais d'œufs en chocolat, fourrés de petits œufs, poissons, lapins et   autres chocolateries et friandises, au grand bonheur des enfants.




Qu'est ce qu'un peigneron ?

Dans l'article "justice" deux des prévenus' , Deletombe et Longueval sont qualifiés de peignerons. Mais quel est donc ce métier ?


Un peigneron, ou encore peigneur, est un ouvrier travaillant dans l'industrie textile. L'industrialisation de la filière dans le courant du dix-neuvième siècle a conduit à la spécialisation des différentes tâche qui naguère étaient accomplies par le seul tisserand. 

Le peigneron est un ouvrier chargé du bon fonctionnement des peignes,une des composantes de la machine à tisser. 


Les machines à tisser qui ont remplacé les métiers à tisser manuels, manipulés par une personne seule, ont d'abord été mus par l'énergie hydraulique avant que celle-ci ne laisse la place à la machine à vapeur et finalement à la machine électrique. Cette avancée a complexifié le travail, augmenté la production, et la taille des pièces de tissu produites est passée à une échelle telle qu'une personne seule ne peut plus suffire pour assurer toutes les tâches, d'où la spécialisation en différents métiers.





Parigne l'évêque

Promenons nous dans les rues de cette ville de la Sarthe ou mon Père et mon Grand Père sont nés. A une époque qui n'est plus, tellement elle a changé.
Nous y avons passé nos vacances assez souvent, à Noël comme en été. Avec des souvenirs de repas de Noël d'une autre époque, de longues promenades dans les forêts de sapins avoisinantes où nous avons aussi appris à faire du vélo, et bien d'autres choses encore. Bien entendu, les vues proposées sur les cartes anciennes sont du début du 20e siècle, alors que mes souvenirs sont des années 60 et 70


Une noce passe devant la gendarmerie


Le familistère


La route du Mans


Rue de la fontaine


L'église et le presbytère


La Grande rue, où habitat Paul Marc Marie LAFFEZ

   
















La lanterne des morts, au cœur du cimetière



Or et argent

 Quelques mots aujourd'hui  pour parler argent ! 

Ou plutôt or !

Livre tournois



Nous avons vu dans l'article sur le contrat de mariage de Jean Franchomme que les dots étaient exprimées en livres tournois. 

La livre tournois, qui doit son nom au fait qu'elle était initialement frappée à Tour.

Au Moyen Âge, la livre tournois est d'abord utilisée à l'abbaye Saint-Martin de Tours où l'on frappait des deniers dits « tournois ».

Puis, lors du rattachement de la Touraine au Royaume de France, le Roi Philippe II remplace la livre Parisis par la livre Tournois comme monnaie  de compte pour le domaine Royal. (1203)

Lors de sa réforme monétaire, Saint Louis étend le cours légal de la livre tournis à tout le royaume (1262)

La livre tournois vaut alors environ 6,74 grammes d'or.

C'est en  1360 qu' est créé le franc à cheval valant une livre tournois. Frappé à trois millions d'exemplaires, il va servir à payer la rançon du roi Jean II le Bon, et donnera son nom à la monnaie de la France qui remplacera la livre à la révolution.


Une ordonnance de 1549, confirmée en 1602, fait de la livre tournois l'unité de comte pou la comptabilité Il y eu cependant une courte période, entre 1577 et 1602, ou la comptabilité devait être tenue en écu, qui était la monnaie de règlement. 

On voit donc que se côtoyaient plusieurs monnaies tout au long de cette période:

La livre tournois, qui servait à tenir la comptabilité, et bien entendu pouvait être utilisée pour effectuer des règlements.

L'écu, qui servait à effectuer les règlements

La livre parisis, frappée à Paris, qui a été monnaie de compte et de règlement, et dont l'utilisation pour la comptabilité a été interdite en 1667.

Le florin, ou plutôt les florins puisque plusieurs monnaies européennes ont porté ce nom,  dans certaines province, pour les règlements.

Florin frappé à Bordeaux

Il y avait donc une multitude de monnaies sonnantes et trébuchantes (d'où la nécessité des changeurs)) et une ou deux monnaies de comptes pour une comptabilité claire et compréhensible

Florin

On peut faire un parallèle avec l'ECU (European currency unit) utilisé pour les échanges commerciaux dans la CEE avant l'avènement de l'euro, qui était une monnaie virtuelle, les règlements "réels" se faisant avec les anciennes monnaies nationales) ou encore avec la situation de la RDC, pays dans lequel j'ai vécu, qui utilise deux monnaies pour les échanges, le franc congolais et le dollars américain, mais où les comptabilités sont tenues en dollar.


La livre tournois a donc été la monnaie de référence de l'ancien régime. Elle a été longtemps en concurrence avec la  livre parisis, et par endroit d'autres monnaies. Elle est finalement devenue l'unique monnaie de compte en 1667, et ce jusqu'à sa disparition à la révolution Française (1795).


La livre tournois est subdivisée en 240 deniers ou vingt sous (au singulier, on dit un sol). 

En 1720, après la banqueroute du système de Law, la dénomination de la livre tournois devient la « livre » Elle vaut  alors 0,312 grammes d'or pur.


Ecu de Louis IX, 1266,
Le premier Ecu frappé

Au cours de son histoire, la livre a été plusieurs fois dévaluée et réévaluée et il est compliqué d'essayer de la comparer avec l'euro, car les productions, le coût du travail, les méthodes de travail n'ont quasiment plus rien de commun. 

On peut remarquer par contre qu'un kilo de pain coûtait 2,58€ à Paris en 2013, et 0,258lt en 1782

ou qu'un ouvrier sous Louis XIX gagnait en moyenne 19 lt par mois (à comparer avec le smic)

Bref, il est difficile, voir illusoire, de faire des comparaisons.


Sources:

5 francs
1795 - 1802

Le dictionnaire de l'histoire

Livre Tournois sur wikipedia

Florin sur wikipedia

Ecu sur wikipedia





Nuit de la Saint Jean


Un feu de la Saint Jean
En Bretagne 
1893

Il est une fête venue de la nuit des temps qui marque le début de l'été. C'est la fête de la Saint Jean. 
Même si elle peut paraitre en perte de vitesse (pour ma part je ne me souviens pas d'y avoir participé ni n'en ai entendu parler, sans doute éclipsée par la fête de la musique le 21 juin!), elle a longtemps été l'occasion de festivités aussi bien dans les campagnes que dans les villes. 

Chaque année, dans la nuit du 23 au 24 juin, partout en France, en Europe et jusqu'au Canada et aux USA, de grands feux de joie ( (Ignes jucunditatis en latin) ou Nied Fyr (« Feux de Joie » dans le dialecte des Francs)) sont allumés dans les villes et villages et la même ambiance joyeuse et populaire enflamme le cœur des habitants : c’est la fête de la Saint-Jean ! 

Depuis des temps immémoriaux, les peuples de l'hémisphère Nord avaient l'habitude de fêter le jour le plus long de l'année, le solstice d'été, vers le 21 juin. Il est alors de coutume d'allumer de grands feux à la croisée des chemins, pour chasser démons et sorcières errant dans la pénombre. Cette tradition perdura jusqu'au moyen âge. Il était aussi question de protéger les récoltes des orages et des tempêtes, d'entrer en communion avec la nature et ses forces spirituelles, d'apprivoiser les cycles de la vie et de la mort, le cycle des saisons. Cela faisait partie des célébrations organisées dans le cadre des cultes rendus au Soleil.

Bien entendu cela ne pouvait pas plaire à l'Eglise, comme de nombreuses autres traditions antiques. Elle tenta donc de mettre fin à cette tradition répréhensible, avec l'aide des Empereurs Romain d'orient et d'occident. Le moyen le plus sur d'arriver au résultat souhaité était de remplacer la fête antique par une fête religieuse (comme cela fut le cas pour d'autres fêtes antiques).  L'Eglise met donc l'accent sur la fête de Saint Jean Baptiste, un des Saints fondateurs de la religion chrétienne, qui a lieu le 24 juin. 




Jules Breton  (1827 - 1906):
La fête de la Saint Jean


 Comment se déroulait cette fête ?


A Paris


La fête de la Saint Jean se faisait autour d'un grand feu sur la place de Grève pour célébrer le nouvel été.  Les clercs bénissaient le feu. Les habitants ramassaient des morceaux de charbon pour en faire des porte bonheur. C'est le Roi qui allumait le bucher, qui pouvait avoir 20 m de hauteur, à l'aide d'une torche qui lui était remise par les édiles de la ville, à savoir le prévôt et les échevins. 


En Bretagne

Dans cette région où les morts sont toujours plus présents qu’ailleurs dans le monde, des sièges étaient posés autour du feu pour que les ombres des défunts viennent s’ asseoir , écouter les chants et contempler les danses. »

A Mons, en Belgique

Jusqu'en 1823 on allumait un feu dans chaque quartier. Ce sont les enfants qui ramassaient le bois nécessaire aux feux. A cette occasion un concours de chant était organisé, et un coq vivant était remis au vainqueur. Suite à un incendie qui embrasa une autre ville de Belgique, la fête fut interdite par le Bourgmestre et les échevins de la ville.


Dans l’Oise


Les mamans tournaient trois fois autour avec leur nouveau-né dans les bras pour lui porter chance. 


En Bresse


Il fallait tourner autour du feu quatorze fois “pour être assuré de ne jamais avoir mal aux reins”.

 

Dans la Creuse 


On se contenter de 9 tous  si on voulait trouver femme ou mari. “Aussitôt que les flammes pétillaient, tous les assistants, jeunes et vieux, se prenaient par la main et se mettaient à danser des rondes autour du brasier. Les jeunes filles surtout se livraient à cet exercice avec beaucoup d’entrain, car elles savaient qu’en dansant de la sorte neuf fois autour des feux de la Saint-Jean, elles se marieraient dans l’année.


Comme on le voit dans ce bred échantillon ,chaque région avait ses coutumes, des croyances, ses manières des faire


Sources


  1. Traditions, rituels et résurgences des fêtes de la Saint Jean et du solstice d'été.  Perrine Alranq, Marie Gaspa, Anna Wasniowska– www.theatredesorigines.fr, 2016
  2. Histoires de Paris (https://www.histoires-de-paris.fr): fête de la Saint Jean
  3. Ladepeche.fr: Feux de la Saint-Jean : mariage, argent, récoltes... les croyances les plus répandues
  4. jaimemonpatrimoine.fr: Histoire de la Saint-Jean : du culte du soleil aux feux de joie

Menuisiers du 19e siècle

 Au moins un de mes ancêtres, Julien BOUTTIER (soza 152. Je parlerai de cette famille ultérieurement), décédé en 1808 à Surfonds (Sarthe), était menuisier.


Voyons un peu quels étaient ses outils et ses conditions de travail


Le terme "menuisier" provient du latin "minutiare" (rendre menu). En effet contrairement au charpentier qui travaille les grosses pièces de bois, le menuisier n’œuvre que sur des petites pièces (mobilier, volets, panneaux, parquets…). Il est aussi appelé "charpentier de petite cognée". Si cette distinction est effective en 1280, le métier de menuisier s’est parfois confondu avec celui d’ébéniste ou de lambrisseur. On pouvait également appeler les menuisiers en fonction de leurs spécialités : huchers, huchiers, ou faiseurs de huche (spécialistes des meubles), huissiers faiseurs d’huis (spécialistes des portes et des fenêtres), lambrisseurs (murs intérieurs et plafonds)… 


Ses outils sont:


Rabot

L'établi : Il est agencé différemment selon les spécialités, comporte des étaux, tiroirs, etc.

Des outils de mesure et d'étude: règles, équerres, trusquin, compas, etc.

Des outils de traçage

Des outils de coupe: ciseaux, scies diverses, etc.

Des outils d'assemblage: marteaux, tournevis,  maillets, serre joints, presses, étaux, etc.

De finition; rabots, râpes, limes, etc.

Compas ancien

Et bien d'autres encore, pour la plus part toujours utilisés, tels que dans l'ancien temps ou dans leurs versions modernes.






Matériaux : 

Les menuisiers utilisaient principalement le bois, à l'état naturel, pour leurs créations. A a fin du  19e siècle, certains menuisiers ont également commencé à utiliser des matériaux dérivés du bois. Mais ce n'était probablement pas le cas de Julien BOUTTIER


Conditions de travail : 

Les menuisiers travaillaient souvent dans des ateliers, mais pouvaient bien entendu travailler chez leurs clients. La fabrication  des meubles,  portes,  fenêtres, etc. était essentiellement manuelle, bien que la mécanisation des tâches ait commencé à se développer au cours du siècle Les conditions pouvaient être exigeantes en raison de l'utilisation d'outils manuels et du besoin de précision dans le travail.


L'atelier du menuisier



Sélection du bois : 



Les menuisiers devaient choisir des bois secs, réguliers et dénués d'imperfections pour garantir la qualité de leurs créations. De nos jours, la tâche est plus simple car il suffit d'aller dans les magasins spécialisés. Cependant certains menuisiers continuent à choisir leurs bois méticuleusement.


Statuts : 

En France, comme dans de nombreux autres pays, les menuisiers avaient des statuts légaux, souvent établis par le roi ou les autorités locales, qui régissaient leur métier et leurs droits au sein de leur corporation. A la révolution, les corporations ont été abolies, mais le métier a été réglementé par d'autres règlements, comme les autres professions. 

Un bel ensemble d'outils


Livret individuel


Un petit post aujourd'hui pour présenter un livret individuel militaire acheté l'an passé dans une brocante.
Le titulaire, né en 1931 a fait son service militaire en Allemagne en 1951. Cela est relativement récent, aussi ai-je masqué son nom.
Les renseignements étant similaires à ceux de la fiche matricule je n'en dirai pas plus, d'autant que les fiches matricule se trouvent aux archives alors que les livrets individuels se trouvent dans les papiers de famille et ne sont pas toujours conservés. 

Bon visionnage 







































Kilomètres, lieues, et autres mesures

L'usage des nouvelles mesures

 Nos ancêtres, jusqu'à la révolution et la mise en place du système métrique, on utilisé multiples systèmes de mesures, de distance, de poids, de volumes, etc. Heureusement pour eux, ils bougeaient peu et j'imagine qu'ils employaient au quotidien des mesures qu'ils connaissaient bien et de temps en temps celles utilisées dans les régions voisines.  Certains, qui voyageaient plus loin que leur voisinage proche devaient composer avec les différents systèmes utilisés de par et d'autre du royaume.

Selon les provinces et corporations, une même mesure (un même poids, un même volume) pouvaient avoir des noms différents, ou un même nom pouvait désigner deux mesures différentes.





Par exemple, regardons la toise, unité de longueur

Les subdivisions de la toise sont "standards", à savoir:

Une toise se divise en 6 pieds

un pied vaut 12 pouces

un pouce vaut 12 lignes 

et une ligne vaut 12 points.


Mais la valeur du pied n'est pas standard. Si à Paris un pied équivaut à 32,5cm (Pied de roi, ou de Charlemagne, ce qui en passant lui fait chausser du 50 😀 ), il ne mesure plus que 29,9cm en Normandie, 29,5cm en Lorraine et s'allonge même à 35,7 cm à Bordeaux ! 

Mesure 6 pieds à Paris, c'est mesurer 1,95m. Mesurer 6 pieds à Bordeaux, c'est mesurer 2m14 !


A côté de cela existaient de nombreuses mesures locales, utilisées ici mais pas ailleurs, toutes aussi "précises" que le pied.

Ainsi la coudée, qui est la distance du coude jusqu'au bout du majeur.  Cela fait environ 45cm, sauf si on parle de coudée royale, qui elle mesure 52,5cm. 

De la même manière, on mesure la longueur des tissus en utilisant l'aune, qui n'est pas la même d'une ville à l'autre, avec des valeurs allant du simple au double.

Plus déroutant encore pour nous qui sommes habitués au système métrique et au système universel de mesures, la canne, qui sert à mesurer elle aussi les tissus, surtout dans le sud de la France, vaut 1m98 en Provence lorsqu'on mesure de la soie, mais 2m13 si on mesure du drap!


Il existe aussi des unités pour les petites mesures, dont l'empan, basé sur la longueur de la main (quelle main utilisera-t-on, celle de l'acheteur ou celle du vendeur 😏 ), d'autres pour les grandes longueurs et les distances, comme la lieue qui est encore plus complexe:


La lieue n'est évidement pas la même à Paris ou ailleurs, cela, on l'aura compris, mais ils y a d'autres différence; La lieue de Paris diffère avec le temps et même selon les administrations:


Avant 1674, une lieu de Paris égale 3,25 Km, soit 1666 toises. 

Puis c'st 2000 toises jusqu'en 1737 et enfin 2400 toises pour les tarifs de transport du grain. Par contre, pour les Ponts et Chaussées une lieue vaut alors 200 toises alors que pour la poste c'est 2200 toises...

Bref, tout cela n'est pas simple. 

 Et ce n'est qu'un aperçu de ce pouvaient utiliser nos ancêtres. Les unités de mesures de surface, de volume, de poids étaient tout aussi complexes, et reflétaient bien souvent le quotidien des paysans. 

Les mesures de surface sont indispensable dès que l'on parle de terre, que ce soit pour la travailler ou pour la vendre ou l'acheter, ou encore la louer

Citons par exemple:

la toise pied, correspondant à 6 pied carrés (3,796 m² si on parle de pieds de Paris)

La perche des forêts, surface carrée de 22 pieds de côté (soit 51,04 m², toujours en pieds de Paris

l'acre, qui vaut entre 52 et 82 ares selon les endroits

l'arpent, qui vaut 100 perches carrées, avec une valeur de la perche variable selon les régions

le bonnier, du nord de la France, valant de 64 à 148 ares

A côté de ces mesures de surface basées sur les mesures de longueur existaient des mesures basées sur le travail et donc beaucoup plus suggestives.

Par exemple

La brassée, qui est la superficie qu'un homme peut labourer en un jour

La cartonnée qui est la superficie que l'on peut ensemencer avec un carton de grain

Le journal, unité de mesure la plus utilisée avant  la révolution, est la surface qu'un homme peut faucher, ou qu'un homme peut travailler, ou encore qu'une charrue peut labourer en une journée;


Les unités de mesure de volume sont tout aussi nombreuses.

Bien entendu tout le monde connait encore la chopine (0,33 l environ, mais 0,46l à Paris 😜 ) ancienne unité germanique utilisée pour mesure la bière

La pinte de Bordeaux (1,28l) bat quant à elle celle de Paris (0,92l)

Bref, on pourrait multiplier les exemple à l'infini sans pour autant épuiser le sujet

Citons pour finir sans les définir:

L'ânée, le bichet le dément, la pipe, la queue, le scandal (sans e) (si si, tout ces termes sont bien des unités de mesure de volume de l'ancien régime), le litron, le boisseau, le carton, le muid, le setier, etc.

Et pour les poids:

le marc, qui est l'étalon  royal de poids (408,25 g initialement)

La livre, qui vaut deux marcs

le quintal de 100 livres

Le tonneau de mer, le denier, le félin, le quarteron, et bien d'autre encore

Avec un marc qui varie au cours du temps....


Tout cela est très compliqué. C'est pour cela que dès le 17ème siècle on chercha à uniformiser tout cela, en utilisant comme unité de longueur la longueur d'un pendule battant la seconde, ce qui a mené à 0,994 m environ, avec le problème que cela varie en fonction du lieu de la mesure! 

Louis XV et Louis XVI ont quant  à eux exigé que les administrations utilisent sur tout le territoire les mesures de Paris. Mais les mesures locales restèrent en usage.

Les cahiers de doléances rédigés à l'aube de la révolution demandaient l'uniformisation des mesures dans tout le royaume, pour simplifier la vie des gens et mettre plus de transparence dans les transactions, 

C'est finalement la révolution qui permit de faire table rase. Le mètre fut définit comme la dix millionième partie du quart du méridien, le litre que nous connaissons est d'abord appelé pinte, le kilogramme quand à lui s'appelle initialement le grave. 

La loi du 18 germinal an III fixe définitivement ces unités de mesure telles que nous les connaissons 

Mais il fallu de nombreuses années avant que tout soit clair pour tout le monde. En effet, le gouvernement a, en 1801, autorisé d'utiliser les anciennes dénominations pour les nouvelles mesures,  ce qui provoque une confusion réelle dans les esprits.  Et dans les documents de l'époque.

Ce n'est qu'en 1840 que furent interdites définitivement les anciennes mesures et que le système métrique décimal fut établi en France. 









Justice

Cet article décrit les derniers évènements qui ont conduit Alfred Victor LAFFEZ au bagne de Guyane

Cours d'appel de Douai, 13 mai 1895

Alfred Victor LAFFEZ comparait pour la   9ème fois devant un tribunal. Cela sera la dernière. A chaque fois, sauf la précédent où il comparaissait pour outrage, il avait comparu et été condamné pour vol. Il comparait cette fois-ci en compagnie des sieurs:
  1. LONGUEVAL henri François, 19 ans, peigneron, 
  2. DELETOMBE Augustin, 31 ans, peigneron,
  3. BOUNEMAYERS Charles, 17 ans, tailleur, de nationalité Belge.
Alfred Victor à quand à lui 33 ans et est dit être chicoretier

DELETOMBE et LAFFEZ sont assistés d'un avocat, maitre LERGEAULT, mais pas les deux autres.
Les faits qui leurs sont reprochés sont les suivants:

  1. Vol d'un jambon le 10 mars 1895
  2. Vol d'un coq et d'une poule dans la nuit du 19 au 20 mars 1895
  3. Vol d'un jambon le 17 mars 1895
  4. Vol de deux poules dans la nuit du 16 au 17 mars 1895
  5. Vol de volailles dans la nuit du 17 au 18 mars 1895
  6. Divers voles de beurre, d'œufs et d'un jambon au courant du mois de mars 1895

En outre, BOUNEMAYERS est sous le coup d'un arrêté d'expulsion.
DELETOMBE est quand à lui désigné comme meneur, les autres comme complices.

Il est aussi important de noter que tous les quatre sont des récidivistes. 


En première instance, le 26 avril 1895, ils avaient été condamnés aux peines suivantes:

    1. LONGUEVAL: 6 mois pour complicité
    2. DELETOMBE: 1 an et 1 jour pour vol
    3. BOUNEMAYERS: 15 jours pour complicité et 3 mois pour contravention à son arrêté d'expulsion
    4. LAFFEZ: 6 mois pour vol.

Ce ne fut pas une bonne idée de leur part car les peines prononcées en appel sont plus lourdes et ont des conséquences funestes pour deux d'entre eux:

  1. LONGUEVAL: 1 an et 1 jour
  2. DELETOMBE: 2 ans
  3. BOUNEMAYERS: 8 mois, plus l'expulsion qui reste d'actualité
  4. LAFFEZ: 2 ans.
Le tribunal condamne de plus DELETOMBE et LAFFEZ à la relégation à l'issue de leurs peines. Cela signifie qu'ils seront exilés aux bagnes coloniaux. L'article "bagne" décrit brièvement le passage d'Alfred Victor LAFFEZ à Saint Jean du Maroni, Guyane, où il décède le 12 mai 1900, trois ans après y être arrivé. DELETOMBE est lui aussi relégué en Guyane Française où il décédera le 12 décembre 1911.

Ci dessous, le compte rendu du procès d'appel.



        

          


Sources: Jugement de la cours d'appel de DOUAI, Archives départementales du Nord, 

Fiche matricule DELETOMBE: FR ANOM COL 3603/ b et 973, matricule 4411

Fiche matricule LAFFEZ: FR ANOM COL H 3604/b, matricule 4472 


 

Zones d'ombre

Quelles que soient les avancées que l'on peut faire, il subsiste toujours des zones d'ombre dans nos recherches. On peut bien un jou...