Zinc

Ce mot, considéré d'ailleurs comme une difficulté de la langue Française car il ne se prononce pas comme il s'écrit, a trois sens:


1) Le zinc désigne en langage populaire un avion, ce qui pour moi est devenu le "sens interdit", vu que je me destinais au pilotage d'avions de chasse et que ma vue ayant baissé dans ma jeunesse, cette voie me fut définitivement fermée.


2) Le zinc est aussi un métal, qu'on retrouve sous forme d'Oligo éléments dans l'alimentation  par exemple, mais surtout que l'on retrouve sur nos toitures, et qui est donc utilisé par les ouvriers zingueurs, les couvreurs comme Félix LAFFEZ ou son oncle Jean Marie ROBINARD


3) Zinc désigne aussi le comptoir et ce sens (giratoire) va nous permettre de faire un  (très) rapide tour des bistrots de la famille.


Nous commencerons par Casimir LAURENT, le beau père d'Adolphe Anselm BLEU, qui tenait un établissement à Vallon sur Gée (Sarthe). Adolphe n'aurait-il pas rencontré son épouse, Marie Eugénie, fille de Casimir, là-bas ? Une recherche intéressante sera de récolter des informations sur cet endroit


Continuons par Vannes où Théodore Jules LAFFEZ est tenancier d'un débit de boisson en même temps que peintre en bâtiments. L'information est inscrite dans le compte rendu d'un procès contre un voleur qui l'avait cambriolé. Des recherches complémentaires permettront de préciser un peu le bistrot de Théodore


Et finalement, nous terminerons avec le café du midi, dont nous avons déjà parlé ici et ici où nous pouvons trinquer avec un petit verre de vin de Loire mis en cave par mon Grand Père, en guise de pot de départ pour ce Challenge AZ 2022


A la votre




Y a-t-il une date pour un bilan ?

 Non, bien évidemment. D'autant plus que j'ai déjà préparé l'article de demain et que celui que je suis en train d'écrire est bien écrit en dernier.


J'ai manqué de temps cette année et je ne suis pas satisfait de tous mes articles, surtout ceux avec les lettres peu fréquentes de la langue française, y compris la présente page !


Ceci dit, cette session du challenge AZ m'a ouvert des perspectives de recherches futures. 


Si je relis le bilan de l'an passé, je m'aperçois que j'avais prévu un article sur les peintres de ma famille. C'est fait désormais, mais cela peut être complété. J'avais imaginé des articles sur la famille ROUSSEL de Lucé, et sur la vie d'Alfred Victor LAFFEZ. Cela reste à faire.

Et je pense faire d'autres recherches autour du grand hiver


Xalie

Jean Philippe BAILLY (Soza 122) et Marie Nicole CARBONEAU , qui vivaient à Estebay (Ardennes) ont prénommé une de leurs filles Marie Louise Xalie.


Xalie, quel étrange prénom. Quelle est son origine ? Est il courant ?


Une recherche sur google ne donne que peu d'information. Je n'ai pas trouvé d'étymologie, et constaté que ce prénom a été donné une unique fois entre 1980 et 2019, au Québec. Peut être a-t-il été attribué une ou deux fois en deuxième ou troisième position comme dans le cas de Marie Louise Xalie.


Une recherche sur Généanet renvoie quand à elle une douzaine de résultat dont 3 renvoient à la même Marie Louise Xalie, trois autres à Marie Nicole Anne Xalie WILLEMET, et les autres à d'autres femmes. Bref, bien peu de monde.

Deux questions se posent alors à moi:


  • Quels sont le sens et l'étymologie  de ce prénom ?
  • Qu'est-ce qui a bien pu donner cette idée aux parents de Marie Louise Nicole ?


Pour rappel, le couple a eu (au moins) quatre enfants:


Marie, Louise, Xalie née en 1817

Marguerite, Colombe, née en 1820

Cécile BAILLY née en 1822

 Marie, Ambroisine née en  1828, qui épousera Jean Nicolas Désiré BLEU, et donnera naissance à Adolphe Anselme BLEU, dont il est question ici


Comme on le voit, les autres prénoms sont plus classiques, même si Ambroisine reste rare (mais j'en ai connu une)




Wagram

 Disputée ls 6 et 7 juillet 1809, la bataille de Wagram voit la victoire des armées Françaises dirigées par Napoléon sur les armées autrichiennes dirigées par l'archiduc Charles d'Autriche-Teschen.

Mon propos n'est pas ici de raconter la bataille dans ses détails, ni même dans son contexte. Il s'agit de la Grande Histoire, racontée à de multiple reprise. Le résumé peut être lu ici.

Par contre, je suis membre d'une association  (CGOP Cercle de Généalogie de l'Orne et du Perche), dans le cadre duquel je fais des relevés d'actes. Actuellement je dépouille les registres d'Etat Civil de la commune de Saint Front, dans l'Orne, pour les années 1813 à 1817. Nous sommes à la fin de l'empire, et dans les premières années qui ont suivi. Et parmi les actes de décès de la commune, on trouve, insérées au fur et à mesure qu'elles parviennent à la mairie, les transcriptions d'actes de décès des soldats originaires de la commune, morts sur le champ de bataille, ou dans un hôpital suite à blessure ou maladie.

Ainsi, le cuirassier Jacque ROSSIGNOL, originaire de Saint Front, peut être apparenté à notre famille (Nous avons deux membres de la famille ROSSIGNOL dans l'ascendance ROUSSEL, à Saint Front, mais plus anciens. Je n'ai pas encore fait le lien car je n'ai pas encore trouvé le baptême de Jacques ROSSIGNOL) est décédé à l'hôpital militaire du château de Landshut en Allemagne le 14/11/1809. Il y était entré le 28/10/1809 et est décédé des suites d'une blessure par arme à feu reçue à la bataille de Wagram. 

Il s'est passé plus de trois mois entre la bataille et son admission dans cet hôpital. Probablement évacué du champ de bataille par une ambulance hippomobile, il a probablement été soigné dans des infirmeries ou des hôpitaux de fortune avant de terminer sa route dans cet hôpital. Triste condition du soldat blessé à cette époque.


On constate aussi un délai de 4 ans entre le moment du décès et l'inscription au registre des décès de la commune. Les délais sont parfois plus long.



Les cuirassiers à Wagram


Vieux papiers

 Lorsque j'explore les sites d'enchères, ou que je me promène dans les brocantes, je suis en général à la recherche de cartes postales anciennes, qui permettent de restituer l'aspect des lieux dans le passé. Les photos ainsi récupérées on été faites il y a une centaine d'années, parfois plus. Et elles peuvent nous apprendre comment étaient les lieux à cette époque et même parfois avant, car à cette époque, les paysages et les lieux ne changeaient pas aussi vite que de nos jours.


Mais je recherche aussi parfois de vieux papiers, qui eux peuvent nous apprendre des choses sur la façon de vivre de nos ancêtres. Par contre, c'est un peu comme à la pêche. On ne sais pas trop ce qu'on va remonter!


Le document que je présente ici est un contrat d'assurance de 1859. La compagnie est allemande, l'assuré est à Lille. La partie imprimée du contrat est en Français, ce qui prouve que la compagnie d'assurance a plus d'un client en France. L'Europe avant l'heure. Le monde des affaires ne se soucie pas des frontières. Le papier est d'un bleu pale qui ne parait pas au scan.


J'ai aussi pu récupérer d'autres anciens documents, dont je pourrai parler une autre fois, passeport, quittance de loyer, etc. et une intéressante facture  faite par M. Boussinet, bourrelier à Parigné l'Evêque, que certains reconnaitront,  que j'ai acheté il y a quelques années et qui se trouve dans les papiers que je n'ai pas encore rapatrié de Kinshasa. Je pourrai la présenter à une autre occasion.


Page d'introduction - format proche du A4
Au dos de la page de garanties, pliée en 2


Intérieur du document, page
des garanties, proche du A3


Un maréchal des œuvres blanches

 Pierre LIVENAIS (Soza 45 né le 27/12/1717 à la Cornuaille (Maine et Loire) et Gatien DESMAS (soza 902), deux ancêtres dans la branche de Louis Henri Denis ROUSSEAU sont dit être Maréchaux des œuvres blanches.


Mais quel est donc ce métier, dont un autre nom est taillandier ?

Il s'agit d'un forgeron spécialisé dans les "œuvres blanches, c'est à dire les outils taillants tels que haches, serpes, faux, pèles, bêches, pioches ,plus particulièrement utilisés en agriculture.  Il les fabriques et les répare. Par extension,  un fabricant d'outils en fer sera dénommé de la même manière.


Le maréchal des œuvres blanches travaille dans une "petite forge", dont il peut être propriétaire, par opposition au forgeron qui lui travaille dans la "grande forge".

La petite forge travaille le fer en seconde transformation d'une matière première qui lui est fournie par la grande forge. 


Les outils du maréchal des œuvres blanches - Encyclopédie Diderot et d'Alembert.


Le métier s'apprend par apprentissage auprès du père ou auprès d'un proche. Dans ce cas, un contrat d'apprentissage est dressé chez un notaire. Il s'agit de la prochaine étape dans l'étude de ces deux ancêtres.

Tiercé

Tous les dimanches, il y avait "tiercé" au Café du Midi, et dans tous les cafés pmu de France. A cette époque, les années 70 - 80 il n'y avait qu'une seule occasion de parier sur les chevaux en dehors des champs de courses,  le dimanche. Et pour une unique course et un seul type de pari, le tiercé, qu'il soit simple, multiple ou combiné Puis vinrent le quarté et le quinté, puis un deuxième jour pour jouer, puis. ..                                                                               De nos jours, après l'avènement des réseaux et des ordinateurs, les joueurs peuvent trouver des occasions chaque jour, sur des dizaines de courses et de nombreux types de jeux. C'est tout juste s'il ne faudrait pas un jour ou deux de plus dans la semaine!
Le dimanche était donc le jour de la Grand Messe Pas celle de l'église, mais celle du bistrot. 

Dès le matin les tables du café étaient déplacées pour aménager une sorte de comptoir derrière lequel prenait place Mr LEON et son assistant. Tous deux allaient enregistrer les paris pendant la matinée. Le café se remplissait alors lentement mais surement d'une foule de joueurs qui s'installaient sur les tables restantes pour préparer leurs tickets, tout en buvant un petit coup, ou deux, voire plus. Préparer le ticket ne consistait pas uniquement à remplir les numéros qu'on espérait gagnant. Il fallait encore plier le ticket en trois, puis perforer les cotés aux emplacements correspondant aux numéros choisis. Cela permettait ensuite de retrouver facilement les tickets gagnants dans la masse des tickets joués en enfilant des tiges dans les trous des paquets de tickets, ceux ayant été "pincés" aux bons endroits tombant ainsi du paquet.



Les paris finissaient alors vers midi (je ne me souviens pas de l'heure exacte) car il fallait emmener ensuite les souches des tickets au Grand Lucé, avec la recette des paris. Le calme revenait alors dans le bistrot, et après le ménage et la remise en ordre de la salle de bar, le repos du dimanche après midi était le bien venu. Bien sur Mamie jouait ses numéros, toujours les même, sans s'occuper de pronostics, et allumait sa télé au moment de la course pour en voir le résultat. Au cas où...



 

Sur un arbre perché

 Une petite anecdote aujourd'hui, qui m'a été racontée par mon père et concerne son père.

Mon Grand Père, Paternel, Gabriel, né en 1910, avait un frère jumeau, et de ce qui m'a été raconté par ma Grand Mère Mamie Blanche, quand ils étaient jeunes, ils profitaient de leur ressemblance pour se faire passer l'un pour l'autre et faire ainsi des blagues à pas mal de gens. On m'en a racontées, que je n'ai pas notées, ce qui est idiot de ma part, car ces faits de vie sont perdus à jamais. On devrait toujours écrire ou au moins enregistrer ces petites anecdotes.

Cependant, j'ai aussi enregistré ce que mon Père m'a raconté, et je livre ici un de ces hauts faits d'armes de Gabriel mon Grand Père et Paul son frère jumeau.

Il y avait une boutique située sur la place de l'église de Parigné l'Evêque (Sarthe) qui recevait chaque jour une livraison de pain. La livraison était faite à l'aide d'une cariole tirée par un âne, dans le style de ce que l'on peut voir sur la carte postale ci-contre, qui est une vue de la place de l'église de Parigné. On ne le voit pas sur cette carte, mais le lieu est en pente, assez prononcée d'ailleurs.


Mon Grand Père et son frère eurent un jour  l'idée malicieuse de piquer l'âne  avec une aiguille ou un autre objet piquant, alors que l'attelage venait de stopper pour décharger sa cargaison. Ceci emballa illico le bourricot qui partit au galop dans la rue longeant la place de l'église, semant au passage sa cargaison comme le petit poucet semait ses petits cailloux.


Alertée, la Mère des deux garnements, Marguerite Augustine GAUTIER (Soza 9) se mit à la recherche de ses fils pour les corriger. C'était une petite femme (1m51 indiqué sur sa carte d'identité de 1941) qui ne s'en laissait pas compter Mais les deux compères, plus rapides, se réfugièrent dans un arbre où ils passèrent le restant de la journée pour éviter le courroux maternel ! 

L'histoire ne dit pas comment se termina la journée pour les deux compères.


Gabriel (à droite)  et Paul  LAFFEZ



RONCIN Auguste

Auguste Roncin, Garde Champêtre

Auguste RONCIN est le Grand Père de ma Grand Mère.  Il et né à Challes (Sarthe) le 23 mai 1850, fils de François et Valérie GUYARD. Il s'y marie le 28 novembre 1875, à l'issue de son service militaire,  avec Constance Marie MARAIS et passe la plus grande partie de sa vie dans ce village. 


Sa fiche matricule indique qu'il a effectué son service militaire du 15 octobre 1870 au 10 août 1875 (71ème régiment d'infanterie puis 136ème) . Bien qu'il ai été mobilisé pendant la guerre de 1870 - 1871, il ne semble pas qu'il ait participé à des opérations de guerre. Son registre matricule ne le mentionne pas. 

Par contre ayant vécu à cette période, c'est probablement de lui ou de son épouse que nous est parvenu la petite anecdote suivante, qui m'a été racontée par ma Grand Mère, Blache RONCIN, qui a été élevée par Auguste et Constance.

Cela se passe à la fin de la guerre, et les gens de Challes ont apis que des soldats prussiens se dirigeaient vers Challes.  Aussitôt tout le monde, craignant pour ses biens, s'empresse de cacher les dits biens, dans diverses cachettes habituellement utilisées, et notamment sous le tas de fumier qui a sa place près de chaque maison, dans chaque ferme.

Finalement, c'était une fausse alerte. Ce que ne savaient pas les gens, c'est que la guerre était terminée, les moyens de communication n'étant pas à l'époque ce qu'ils sont maintenant. De plus, les soldats en question n'étaient que deux, et rentraient chez eux.


La fiche matricule d'Auguste nous renseigne aussi qu'il mesurait 1m62 et qu'après avoir été soldat de 1ère classe il est passé tambour en 1873.


Professionnellement, Auguste a d'abord été maçon (profession exercée au moment de son mariage), puis tisserand (en 1877, lorsque nait sa fille Blanche Augustine), puis tanneur (comme indiqué sur le recensement de 1911). Il a aussi été garde champêtre (information familiale, voir photo ci dessus)


Auguste reçoit la médaille j'Honneur en 1912 (Journal officiel de la République Française - 15 août 1912 - Gallica)





Constance et Auguste ont eu au moins cinq enfants:


Blanche, Augustine  1877-1976

Constant, Auguste 1879-1889

Charles 1883-

Emile, Fernand 1884-

 Marthe 1887-1959, qui est la mère de Mamie Blanche



Qu'est-ce qu'un Pelletier ?

 Pierre Joseph François DELEPORTE (Soza 260, né vers 1751 à Lille) est dit Peltier dans les actes le concernant. 


Il s'agit du travail des peaux, des fourrures, etc.


Voici quelques illustrations, à défaut d'un long texte...


Les peaux sont passées dans le bain tannant


Les outils employés


Le grattage des peaux, au moyen age

Le grattage des peaux


Peintres

Quatre, peut-être cinq, de mes ancêtres, depuis Auguste LAFFEZ jusqu'à mon Grand Père Gabriel, étaient peintres en Bâtiments, de père en fils. Ils ne sont cependant pas les seuls dans la famille a avoir exercé cette activité.

Auguste Joseph (Soza 64) . est né à Lille le  15 novembre 1810. Lors de son mariage  avec Stéphanie DELEPORTE, le 19 octobre 1831, il est dit vitrier. Il en est de même sur les actes de naissance des enfants que je lui connais, à savoir:

  • Henri Auguste (Soza 32), né en 1832,  
  • Victor Lucien, né en 1834, 
  • Achille Denis, né en 1838, 
  • Sophie Hermance, née en  1840

Je lui connais au moins un autre enfant, Alfred Alphonse, décédé en 1891

Henri et Alfred étaient peintres et vitriers, alors que Victor, décédé jeune à l'âge de 32 ans, était vitrier.

Par contre je n'ai pas d'information concernant Achille Denis.

La génération suivante est celle de Théodore Jules (Soza 16), fils de Henri Auguste et de Stéphanie DELEPORTE. Stéphanie est décédée jeune, et Henri s'était remarié assez rapidement, avec Coralie Guilaine QUINZEBILLE, dont il a eu au moins deux autres fils:


Cheri Henri, né en 1863 à Lille

  • Henri Eugène, né en 1871, toujours à Lille

Tout deux étaient peintres, et vitriers

Viendront ensuite Paul Marc Marie (Soza 8) né à Vannes en 1880 et Gabriel Georges, mon Grand Père, né à Parigné l'Evêque en 1910.


A noter que Cheri Henri a eu au moins un fils lui aussi peintre, mais dont je ne retrouve plus les informations (Quelle organisation !! 😅). Je mettrai ceci à jour le plus rapidement possible


Paul Marc Marie  LAFFEZ





     

Gabriel Georges LAFFEZ

Notons qu'un peintre en bâtiments est bien souvent aussi vitrier. 
Un peintre en lettre quand à lui se charge de peindre les enseignes de boutiques, les sigles sur les portières de voiture, ce genre de choses. Ces métiers sont donc liés.

On a quelques pistes ?

De Jean Baptiste LAFFEZ, on a quelques informations provenant des informations glanées à partir de son acte de sépulture et du registre d'écouage, qui relate les causes accidentelles de son décès. On peut retrouver ces informations ici

Mais à partir de là on ne sait plus rien.


Nous avons donc:


Jean Baptiste LAFFEZ, inhumé le 25/10/1737 à Lille, décédé des suites d'un accident ayant donné lieu à des constats médicaux et qui indiquent qu'il avait 66 ans au jour de sa mort (à voir dans le registre d'écouage dont le lien est ci-dessus), ce qui le fait naitre  vers 1671


La première mention officielle ( avec des liens jusqu'à nos jours)  de la présence de la famille à Lille est le baptême de Pierre Joseph le 25 mars 1716, à l'église Saint André de Lille, mais lui et son épouse ont eu au moins un autre enfant avant cela, Jeanne Joseph, née vers 1709, qui s'est mariée avec Nicolas SERGEANT le 1er juillet 1732, à Lille. J'ai recherché l'acte de baptême de Jeanne mais ne l'ai pas trouvé, tout au moins dans les tables des paroisses de Lille. Cependant, ces tables sont incomplètes. Ceci est mentionné dans les premières pages de ces tables, mais je ne m'en suis rendu compte que récemment. 


J'ai connaissance de 7 enfants du couple Jean Baptiste LAFFEZ, Marie Hélène VILLAIN, dont par ailleurs je ne connais ni la date, ni le lieu de mariage.


Quelles sont les pistes de recherche:


* Il y a des années, on était encore à l'époque du minitel, j'ai eu connaissance d'un mariage célébré à Reims le 17/01/1701 entre Pierre TONDEUR et Claudine LAFFEZ


Claudine LAFFEZ était la fille de Claude LAFFEZ et Jeanne DAUPHIN. 

Est-on ici en présence de la même famille ? Il y a un peu plus de 200 Km de Reims à Lille. C'est bien sur possible mais c'est tout de même un peu loin pour l'époque. 

Par contre c'est assez proche dans le temps et Claudine pourrait être une sœur de Jean Baptiste.

Cependant, je ne suis pas convaincu car il existe une autre piste de recherche, bien que ces deux axes ne soient pas incompatibles :


* Il y a à Lille un décès, le 6 février 1694 de Mathias LAFFE, fils de Michel LAFFE. L'acte de sépulture, dressé à Lille La Madeleine, n'indique ni l'âge du défunt, ni le nom de sa mère. Comme tous les actes de l'époque à Lille (baptêmes et décès) il est  très succin. Qui sont Michel et Mathias ? Un frère et un neveu de Jean Baptiste ? Ou son Père et son Frère ? Ou ni l'un ni l'autre ? Impossible de décider sans d'autres informations.



De même, il y a le décès de Marie Françoise LAFFE le 26 février 1698, fille de Jean LAFFE. Il est possible qu'on soit ici en présence de Jean Baptiste (qui sur certains actes concernant ses enfants connus ou lui même est parfois appelé Jean) qui enterre une de ses filles. Ce n'est pas impossible, mais encore une fois il n'est pas possible de trancher.


Je rappelle que l'orthographe du nom de famille n'est pas fixée avant l'apparition des livrets de famille, bien longtemps après la période de temps considérée, et que dans les actes concernant Jean Baptiste, on trouve LAFFEZ, LAFEZ, LAFFE, LAFEE, etc. d'où les différents noms de famille actuels qui sont apparentés.

On trouve enfin des fiançailles entre Pierre LAFFEZ et Marguerite LARROUX à Marcillac (Gironde) en  1717, mais on est bien loin ici de Lille.

D'ailleurs, les prénoms de 6 des 7 enfants connus à coup sur de Jean Baptiste et Marie Hélène portent le prénom de Joseph en 2ème ou 3ème position, ce que je n'ai, jusqu'à présent, rencontré que dans le Nord.

Recherches en cours:

* Je relève les baptêmes de la paroisse de Lille Saint André à la recherche d'autres éventuels enfants, mais vu le nombre de page de ces registres, c'est assez long. Et je devrai faire la même chose sur d'autres paroisses, puis sur les registres de mariage
* Sur généanet ont été mis en ligne 5 registres de dénombrements de populations datant de 1686. Il s'agit de recensements dans lesquels j'espère trouver la mention de Jean Baptiste et celle de Marie Hélène. Jean Baptiste avait environ 15 ans en 1686. Par contre je ne suis pas certain que toutes les paroisses soient ici disponibles. Une fois ces registres passés en revue (des centaines de pages à lire), si je n'ai rien trouvé, il faudra que je vérifie s'il en existe pour les autres paroisses.
Du travail en perspective

Sources:


Archives départementales du Nord, Archives départementales de la Marne







Numérotations

Aujourd'hui, un petit article destiné aux non généalogistes qui lisent ces lignes.


Les généalogistes ont l'habitude de donner des numéros aux ancêtres d'une personne dont ils étudient l'ascendance. Le système de numérotation le plus commun est dit de Soza Stradonitz, du nom de son inventeur, que j'abrège en Soza suivi du numéro d'ancêtre lorsque je l'utilise dans mes textes.


A cet effet, la personne dont on étudie l'ascendance porte le numéro 1

Son père porte alors le numéro 2 et sa mère le numéro 3


Si une personne a un numéro n quelconque, alors son père aura le numéro 2n et sa mère le numéro 2n+1


Ce système classique permet de se repérer facilement parmi les ascendants:


Tous les hommes (sauf éventuellement le numéro 1) ont un numéro pair, toutes les femmes un numéro impair.


Si on veut trouver les parents d'une personne, on multiplie par 2 pour le père, on multiplie par 2 et on ajoute 1 pour la mère

Si on veut trouver l'enfant d'un couple, on divise par 2 le numéro de mari


La branche agnatique, c'est à dire la suite des Pères à partir du numéro 2, porte des numéros qui sont des puissances de 2

La branche cognatique, c'est à dire celle des Mères à partir du numéro 2, porte des numéros qui sont des puissances de 2 -1


Cela permet aussi de savoir à quelle génération appartient une personne.


Pour ma part, le numéro 1 et à la génération 1

De 2 à 3, la génération 2

de 4 à 7 la génération 3

etc.

Ceci dit, il y a quelques inconvénients:

Lorsqu'une branche est absente, cela forme des trous dans la numérotation. 

Ainsi, ne connaissant pas le père de ma Grand Mère paternelle (Soza 5) il manque le numéro 10, puis 20 et 21, puis 40 à 43, etc.


On ne peut pas numéroter les enfants d'un couple facilement. Il faut compléter par un autre système, notamment le système d'Aboville, ou ne pas en utiliser du tout. Cela dépend de ce qu'on veut faire.


Lorsqu'on connait des ancêtres sur de nombreuses générations, les numéros peuvent devenir grand:

A la dixième génération, on a les numéros de 512 à 1023

A la vingtième génération, on arrive à la plage 524288 - 1 048 575


Ceci dit, il est difficile d'en arriver là...



Modeste RONCIN

Modeste RONCIN est un cousin de Marthe RONCIN (Soza 11).

Leurs Grands Parents étaient François RONCIN et Valérie GUYARD, qui vivaient à Challes (Sarthe)

Descendants de François RONCIN et Valérie GUYARD (Partiel)

Modeste est fils de François RONCIN et Marie Philomène GILLES. Il est né à Challes le 20 juillet 1880. Son père était alors cabaretier et sa mère journalière.


Il s'est marié à Challes le 27 octobre 1911 avec avec Pauline FOURRIER.


Le recensement de 1911 montre que Modeste exerçait la profession de tanneur, tout comme son oncle Auguste, Grand Père de Blanche, ma Grand Mère, et que tous les deux avaient le même employeur, Felix ROCHE. Mais lors de son recensement pour l'armée, Il

était cultivateur.


Tout d'abord ajourné pour défaut de taille, il mesurait 1m59, il a finalement fait son service miliaire en 1903, au 117ème régiment d'infanterie du Mans. Il est libéré un an plus tard avec certificat de bonne conduite.


C'est toujours au 117ème régiment d'infanterie qu'il est mobilisé en 1914.

S'illustrant sur le champ de bataille, il est cité à l'ordre du régiment en 1915, il est ensuite inscrit au tableau spécial de la médaille militaire pour s'être distingué lors d'une attaque en octobre 1915.

Il est cité une troisième fois en 1916 à l'ordre du 117e régiment d'infanterie, suite au combat de Braux-Sainte-Cohière (Marne) où il reçoit une grave blessure qui entraine son décès le 4 mars 1916


Sources: L'acte de naissance provient des AD de la Sarthe, et la mention marginale renseigne aussi sur le mariage
La fiche matricule provient des AD de la Sarthe, et renseigne sur les citations
La fiche mémoire des hommes provient du Service Historique des Armées


Le café du midi: souvenirs.

Le Café du Midi, à Parigné l'Evêque, c'était le café de mes Grands Parents. Comme nous n'habitions pas la même ville, les souvenirs qui m'en reste sont des souvenirs de vacances essentiellement, et ce qui m'en a été raconté. 


Mes Grands Parents ont acheté cet établissement en 1945. Mon père qui avait alors 6 ans, se souvient de l'ancien propriétaire, qui avait une jambe de bois, blessure de guerre ou séquelle de diabète, et du déménagement, qui avait été fait avec une charrette à foin tirée par des chevaux. Comme l'ancien domicile se situait dans le bas de Parigné, et qu'il y a une pente assez raide, il avait été du dernier voyage, "perché" sur la dernière cargaison.  Il s'agissait d'un café bal, selon la terminologie de l'époque (Voir l'autorisation accordée ci-contre, datée du 29 octobre 1945. )
L'établissement possédait en effet une grande salle de bal sur l'arrière, dont on peut entrapercevoir la porte sur la gauche de la photo, derrière la deux chevaux (ci dessous). Cette salle assez grande était équipée d'une piste de danse en parquet, surplombée de deux rangées de tables et bancs ainsi qu'une estrade sur la gauche pour un orchestre. 

Le parquet, m'a raconté mon Père, n'était jamais ciré. Il suffisait, après l'avoir bien évidement lavé, de jeter des gouttes de paraffine sur sol un peu partout pour que les premiers danseurs, lorsqu'il y avait bal ou noce, l'étalent partout et en fassent un miroir extrêmement glissant. Ce que je confirme pour avoir fait de nombreuses glissades sur ce parquet étant gamin, sans d'ailleurs savoir à l'époque pourquoi le sol était si glissant !

Il m'est arrivé de donner un coup de main au service du bar ou de la partie tabac (il y a prescription 😉), et avoir "subit" de gentilles taquineries de la part de certains clients, des amis de la famille, du style:

- ça fait un vingt , en annonçant le prix d'une consommation à un client (M. Boussinet je crois), sous entendant 1 franc vingt

Le café du midi, un jour de mariage

Et la réponse concerne alors un vin, sous entendant un verre de vin (mais je ne me souviens pas de l'exacte réplique. Je ne devais avoir que 12 ou 13 ans)

D'autres souvenirs reviennent, souvenirs d'une autre époque, où par exemple une vielle femme,  la mère Trottin, qui apportait ses fromages de chèvres frais à domicile, des cavalcades dans la salle de bal qui servait finalement de salle de jeux lorsque nous étions là, de certains noëls où nous étions nombreux, et où nous faisions un énorme repas à l'ancienne dans la salle de café transformée pour l'occasion en salle à manger XXL. Mamie Blanche s'tait remariée après le décès de mon Grand Père, et M. LEON, lui aussi veuf, était chasseur. Le repas de Noël comportait donc un gibier, un poisson, etc. 

Sur la photo suivante, mes Grand Parents, Gabriel et Blanche LAFFEZ, sont derrière leur comptoir. C'était un petit comptoir, à l'ancienne pourrait-on dire. Le café était lui aussi fait à l'ancienne, sans percolateur il me semble.


Puis il y a eu un jour une modernisation. Mais mon Grand Père ne l'a pas vu. Il est décédé avant.
Un comptoir en zinc, neuf et moderne a été installé, avec un percolateur. Le mobilier de la salle de café a été remplacé, l'étagère a tabac, qui était à l'origine une vitrine encuivre de belle facture (Elle se trouve maintenant chez un de mes frères) a elle aussi été remplacée pas des étagères plus vastes. 



Mamie Blanche au travail. 

Et puis le dimanche, il y avait le tiercé. La grand messe hebdomadaire drainant plus de monde que l'église. J'en parlerai dans un article à venir (dans quelques jours) 

Bien sur, il y aurait encore des dizaines ou des centaines de pages à écrire. Et donc je complèterai cet article dans l'avenir





Kyrielles...

 Quelle lettre compliquée que le K. C'est un cas. Et c'est l'objet de ce petit billet d'humeur.


Entre kaléidoscope, képi, kermesse et kyrielles, j'ai choisi ce dernier mot, vu que j'avais déjà utilisé kermesse l'an passé, que les deux autres ne m'inspirent pas, et que je n'ai pas d'ascendant dont le nom ou le prénom commence par K...


Bref, une kyrielle, c'est une suite ininterrompue, interminable.


On pourrait parler ainsi de certaines fratries qui avoisinent ou atteignent les dix membres, tels les enfants de Félix Laffez dont on a parlé il y a peu ici, bien que dans ces cas on aurait plutôt tendance à parler d'une ribambelle d'enfants.


C'est par contre ce que l'on pourrait dire des actes d'état civil, religieux, des minutes de notaires, auxquels nous faisons face. Plus de 4 millions d'actes d'état civil aux AD de l'Orne, bien plus d'actes notariés, sans doute autant dans chacun des départements. Donc une kyrielle de documents qui sont pour chacun d'entre nous une mine à exploiter.

Journaliers, Journalières

Un petit article aujourd'hui pour parler des journlziers et journalières. On rencontre fréquemment le terme journalier lorsqu'on lit un acte d'état civil ancien, tout comme on croise aussi le terme propriétaire. On a donc des indications de la qualité des personnes, alors qu'on référerais des indications professionnelles. Dans le cas des journaliers, on désignait ainsi non seulement des personnes employées à la journée, , mais aussi des personnes employées pour une certaine tâche, qui pouvait durer plusieurs jours ou plusieurs semaines. Ainsi en milieu agricole un employé pour la durée des labours, ou celle des moisson... En milieu urbain, il s'agira d'un ouvrier employé le temps d'un chantier par exemple. Et cela ne préjuge pas de sa condition matérielle. Rien n'empêche d'imaginer un journalier propriétaire, même si cela peut paraître étrange.


Moisson dans les Flandres, gravure de J. Ph. Le Bas ;d'après David Téniers
1742 - Gallica


Ils étaient meuniers

Il y a parmi mes ancêtres au moins deux meuniers distants l'un de l'autre à la fois par le temps et par l'espace. C'est l'occasion pour parler un peu de leur métier et de leur condition:

Gilles Husson (Soza 812) est né à Saint Mars d'Egrenne, (Orne) le 16 mars1660,  s'y est marié le 26

novembre 1685 avec Madeleine MARTIN et y est décédé le 21 novembre 1716. Son acte de décès nous renseigne qu'il était meunier au moulin de la Motte.  Le moulin de la Motte existe toujours de nos jours, bien qu'il ai perdu sa roue depuis. J'aurai peut être dans l'avenir une photo de ce moulin pour illustrer ces lignes.



Le moulin du Gouget à Saint Mars d'Egrenne, proche du moulin de la Motte. 1920




Les moulins à eau, inventés au Moyen Orient depuis plus de 2000 ans, sont utilisés en France et en Europe à partir du IXème siècle, à la disparition de l'esclavage, et bien avant les moulins à vent, apparus en Perse au VIIème siècle et ramenés en Europe par les croisés.


Sous l'ancien régime, le moulin, comme le four à pain, appartient au seigneur local qui le loue à certains de ses sujets contre une redevance pouvant aller jusqu'au seizième des quantité de farine produite. Ils ont aussi mauvaise réputation car il était difficile pour les paysans de contrôler la production. Ils n'ont donc pas nécessairement bonne réputation et sont souvent contrôlés. 

De plus la non uniformité des unités de mesure employées ne rendait pas les choses faciles. Il en est pour preuve certains cahiers de doléances qui réclament une uniformisation des mesures de poids, longueur, volume, etc.

Les moulins appartenant aux seigneurs et étant exploités par leurs gens, il existe des contrats de bail, tel celui mentionné par Olivier RAILLARD au sujet d'André de PONTHAULT, de la motte d'Egrenne, propriétaire du moulin de la Motte, cité le 2 mars 1643 dans un contrat de bail du moulin de la motte en faveur de blaise VAUJUAS. 

Nous sommes quelques décennies avant Gilles HUSSON et cela donne un espoir de trouver le ou les contrats qui ont pu être conclus en faveur de Gilles HUSSON. Ces documents sont à rechercher dans les archives des notaires de l'époque, si elles existent encore. Ce que je ferai lorsque j'en aurai la possibilité.



Nicolas DIAVET (Soza 138) a vécu dans le Morbihan, né 29 MAI 1761 à Landaul, fils de Martin DIAVET et Anne TOUZIC . Il s'est marié à Vannes le 11 juillet 1791 avec Jeanne MARTIN, mais était domicilié à Saint Avé. Ils ont eu plusieurs enfants dont Guillemette, née à Vannes le 13 floréal an XIII (3 mai 1805). Sur l'acte de naissance de Guillemette, il est précisé que Nicolas DIAVET est meunier, domicilié à Vannes.

Lui aussi  a probablement travaillé dans un moulin à eau, mais je n'en ai pas la certitude. Dans son  cas, vu qu'il travaillait dans une grande ville, la recherche sera plus difficile.







Sources: Fiche d'André de Ponthault sur le site Généanet d'Olivier BAILLARD






Hiver 1709 Quelques conséquences du Grand Hiver

Les conséquences de l'hiver 1708 - 1709 et de la vague de froid de 1709 sont dramatiques.


On estime entre  600 000  et 1 800 00 le nombre de personnes qui ont péri dans le royaume de France, de froid, de maladie, ou du fait de la famine engendrée par les mauvaises récoltes. Soit entre 3 et 8% d'une population estimée alors à 21 millions de personnes. Si on rapporte cela à la population actuelle de la France, cela donnerait de 1,8 millions à 5,4 millions de morts !) 

On a pu apercevoir ces effets dans le récit du curé de Feings qui note une augmentation de la mortalité en 1709, énumère les maladies auxquelles la population a dû faire face, ainsi que les effets sur la production agricole.

Les conséquences sont donc multiples, et les unes entraînent les autres

L'hiver, long et vigoureux a gelé les semences. On l'a bien senti dans le récit du curé de Feings. (Les populations ont pu cependant limiter les conséquences en semant de l'orge, qui pousse rapidement). Les récoltes ont donc été médiocres, dans bien des cas inexistantes. Les arbres fruitiers n'ont rien donné, et nombreux sont ceux qui sont morts. Il en a d'ailleurs été de même pour les autres arbres.

La mauvaise récolte a donc entraîné une raréfaction des denrées alimentaires, et par conséquent une augmentation des prix dont celui des céréales. Le prix du pain a été multiplié par 10, entre autres.
Bien entendu, le bétail a lui aussi subi des pertes. Nos ancêtres qui trouvaient leurs protéines animales dans les œufs, le lait ou le porc s'en sont vus privés
Des émeutes éclatèrent un peu partout dans les grandes villes et les tentatives de réglementation du commerce des grains n'aboutirent pas. 
Comme le royaume est toujours en guerre, et qu'il faut à la fois entretenir les troupes et se fournir en grain à l'extérieur, un nouvel impôt, du dixième de tous les revenus, est créé,  le grain entrant est exempté de droits de douane et de péage afin de facilité son importation.
De plus, En avril, une ordonnance obligea les détenteurs de grains à déclarer leurs réserves. Le document ci-contre en est l'illustration. Il s'agit d'une liasse judiciaire de baillage de Domfront (Orne) provenant des archives départementales. 
Le volume, dans son ensemble, est appelé:

Etat des récoltes après le grand hiver  (liasse partielle), est côté  AD61 6BP48 ) et concerne plusieurs paroisses du Domfrontais, dont Lucé (famille ROUSSEL), Saint Front (famille CILLIERE), Banvou, Beaulandais, etc. Il y a 157 vues, soit un peu plus de 300 pages, dont j'ai extrait la vue présentée ci-dessus et plus particulièrement l'extrait suivant, déclaration des récoltes de Julien LEVERIER.
Julien LEVERIER est peut-être, je n'en ai pas la certitude, mais c'est probable, un de mes ancêtres (soza 782)
Mon ancêtre Julien LEVERIER s'est marié à Saint Front en 1679, avec Françoise BEHUEL et a eu (au moins) un enfant avec elle, Renée LEVERRIER, née en 1692

Ceci dit, ce n'est qu'une supposition. Peut être que le déclarant n'est pas mon ancêtre. Il pourrait tout aussi bien s'agir d'un fils ou d'un neveu. De plus amples recherches sont nécessaires. Le document reste toutefois intéressant. La transcription suit




1. Dudit jour et onque dessus devant nous juge  susdit

2. dicretion  dudit Merville greffier

3. Ses presenté jullien Leverier de la paroisse Saint

4. Front, lequel a déclaré avoir racueilly douze gerbes

5. De bled seigle, quinze gerbes de froment rouge, quin vingt

6. Cinq gerbes d’orges et vingt d’avoine et vingt boisseaux

7. De carabin sur quoi il luy faut cinq boisseaux de bled 

8. et trois de froment trois d’orge un d’avoine et trois 

9. boisseaux de carabin pour ensemencer  unze? journeaux

10. de terre dont nous avons accordé xxx et à signé rature?

11. un mot nul 


La déclaration a été signée par Julien LEVERRIER, même si cela ne semble pas évident. Si on prend la page entière, l'extrait se trouve en haut à droite. La déclaration suivante est faite par Charles LEVERRIER, dont la signature est particulièrement lisible.

Remarques:

  • Le dit jour est le 2 novembre 1709 (il faut remonter à la vue 153 pour avoir la date de la déclaration. Celles ci se font à la chaine
  • Le premier mot de la deuxième ligne est bien discrétion. Ce n'est pas évident dans cet extrait, mais il est répété à chaque déclaration
  • Le carabin est un des autres noms du sarrasin, ou encore blé noir.
  • La gerbe est une unité de mesure ancienne utilisée pour les végétaux contenant encore leur grain. La taille variait d'une région à l'autre, de sorte qu'il n'est pas facile de se rendre compte de ce que cela représentait/ L'important est que tous les paysans d'une même région utilisaient la même mesure. Ceci dit cela correspond tout à fait à ce qu'on appelle gerbe aujourd'hui
  • Le boisseau est une unité de mesure de matières sèches, valant 12,934 l selon l'étalon de 1670, 13l selon celui de l'an X. Il se divise en 16 litrons ou 4 picotins
  • A la ligne 9, je ne suis pas certain du unze, qui doit vouloir dire onze. Un journal est la surface de terre qu'un paysan peut labourer en une journée




Sources:

Gallica: La grande famine en France 1709

Archives départementales de l'Orne ([AD61 6BP48] - Domfront (Bailliage) (Orne, France) - Liasses judiciaires | 1709 - 1709 disponible sur Généanet, vue 157)

Grand Hiver: Quelques faits


Le jour de l'Epiphanie de l'année 1709, une vague de froid intense s'est abattue sur l'Europe qui marqua durablement les esprits. En France, elle succéda à un mois de décembre particulièrement doux et pluvieux et eu des conséquences terribles en raison de l'affaiblissement du Royaume qui est alors engagé dans la guerre de succession d'Espagne depuis 1701. Celle-ci se déroule en partie sur le territoire. Lille est assiégée le 12 août, et finit par capituler le 22 octobre 1708, par exemple. La citadelle de Lille tombe finalement le 8 décembre.  Mais cette guerre est est générale en Europe et s'étend jusqu'aux Amériques, et les pays Européens subirent les mêmes conditions climatiques. Les températures relevées à Paris sont en moyenne 7 degrés en dessous des moyennes habituelles du 20ème siècle. 

Le graphique ci contre montre (Relevés de Louis Morin à Paris en 1709 - Wikipedia)  les relevés de température en janvier 1709 à Paris. On voit très clairement le déficit de température. L'année elle même a été plus fraiche qu'habituellement. Certains chroniqueurs parlent même de gelées tous les mois de l'année, mais ce n'est pas la réalité.


Ce déficit de température pourrait être expliqué par les éruptions volcaniques du mont Fuji (1707) et du Vésuve (1708), projetant leurs poussières dans l'atmosphère et provoquant un hiver volcanique.
La France a subi d'autres hiver plus rigoureux encore, mais les circonstances étaient différentes et ceux-ci ont moins marqué les esprits.

Dans l'article de demain je vous parlerai de quelques unes des conséquences de cette année terrible. Mais en attendant, nous pouvons lire ce qu'un témoin a relaté.

Feings est une commune de l'Orne, qui comporte moins de 200  habitants actuellement, et fait partie de la  Communauté de communes du Pays de Mortagne au Perche.

En mai 1710, le curé de Feings relate les évènements. Bien qu'écrivant au milieu de l'année 1710, il a consigné son récit sur les derniers feuillets du registre de l'année 1709, "Afin que ce papier ne soit inutile" écrit-il, c'est à dire pour ne pas gaspiller (Il faut garder à l'esprit qu'en ces temps , le papier coûtait cher)

Le document numérisé se trouve aux archives départementales de l'Orne, registres paroissiaux de Feings, cote 3NUMECRP160/EDPT200_4, vues 19 à 21.

Voici les pages en question et leurs transcriptions (avec l'orthographe originelle): 



Le récit commence en bas à droite de ce premier feuillet:

1. Afin que ce papier ne soit inutile et pour 

2. perpetuer ce qui â arrivé de plus considérable

3. pendant le cours de cette persente l’année 

4. 1709 (mil sept cent neuf). Le lundy septieme janvier commença 

5. une gelée (un mot tâché) qui fut je crois la plus

6. rude journée







 

6         6         et le plus difficile a souffrir, elle dura jusqu’au trois

7         ou quatre février. Pendant ce temps la, il vint

8         de la neige d’environ demi pied de haut, cette

9         neige etoit for fine, elle fondait for difficilement

10     quelques jours après qu’elle fut tombée, il fit un

11     vent fort froid, entre bise et galerne, qui la

12     ramassa dans les lieux bas, il decouvri les

13     bleds, qui gelerent presque tous , les arbres gelerent

14     aussy . Il n’y eu point d’espece d’arbre dont il n’y en

15     eust beaucoup de gelez. Les chenes memes qui

16     semblent etre des plus durs furent gelez en grand

17     nombre, particulierement ceux qui avaient êté ebranché

18     depuis peu qui moururent presque tous, par canton

19     beaucoup de pommiers parurent n’être pas mors

20     Ils poussèrent des feuilles et des fleurs et moururent

21     ensuite. D’autres porterent des pommes en 1709 (mil sept cent neuf) et

22     et sont mors cette presente annee 1710 (mil sept cent dix). J’en ay

23     ay veu ces jours passez dont toutes les branches

24     etoient vertes, prestes a faire epanouir leurs bourgeons

25     dont elles etoient tres garnies, dont les pieds etoient

26     morts a un pied haut de terre et despouillez

27     environ a cette hauteur de leur ecorce qui était

28     seche par le bas et verte par le haut et bien vive de? marque? ce premier may 1710 (mil sept cent dix)

29     Je ne seay ? pas comment ils furent par la suite , si

30     Je XXXXX pour y faire mention cy apres je reviens

31     Au bled que j’ai di avoir êté gelez  (mot barré)

32     Peu de personnes connurent qu’ils etoient mors (entouré : les bled)

33     Au premier desgel quoy qu’ils le fussent aussy

34     Bien que les arbres ; Je m’n apperçu des

35     Premiers ; Je le dis à Mortagne mais comme

36     Le bled commençoient a encherir on me fit entendre

37     Qu’il n’en falloir rien dire de peur de le faire

38     Encherir trop vite ; A la fin du mois de fevrier

39     Il se fit encore de grandes gelees a qui on

40     Attribua , faussement pourtant, la perte des

41     Bled. La terre était pour lors decouverte car

42     La neige fu? fondu  des la seconde semaine de

43     Fevrier. Je n’avais fait semez a mes frais  qu’un

44     Arpent de terre qui depend du tresor de mon eglise

45     J’y avois fait mettre du fromen. Je vis bien au

46     premier desgel qu’il etoit poury et qu’il n’y en restoit

47     gueres. Aussy tôt qu’on y (mot rayé) put herser, je fis

48     semer sur la terre, sans la labourer environ

49     un boisseau et demi d’orge, qu’on appelle dans

50     mon pays du Poitou de la bailleorge. Apres que

51     j’en eu  fait semer environ dans les trois quart

52     dudit arpen de terre, car il paroissoit que le bois

53     blé n’était pas tout à fait gasté dans le bas

54     du champ ni etoi meme trop mou pour

55     herser. Je fit herser ledit champ de long et de

56     travers . Il faut remarquez qu’on ne pût assez

57     Herser. Il vint beaucoup d’eau en sorte que la terre

58     passoit au travers des herses comme du mortier

59     nonobstan qu’il plut trop de bonne heure en

60     ce mauvais temps, l’orge leva bien, fut

61     toujours beau et j’en recueillis vingt cinq

62     boisseaux combled. Cette meme année 1709 (mil sept cent neuf)

63     On sema plein  d’orge et on en ramassa tant

 64 Que de huit francs qu’on l’avait vendu





66     il est revenu a cinq cent sols et

67     un sou le boisseau a ce jour premier may 1710 (mil sept cent dix)

68     depuis ledit jour premier may le bled, veux dire

69     tous les grains n’ont gueres enchery jusques vers

70     la fin de juin et pendan le mois de juillet ils les ont

71     vendus un tiers et une moitié plus cher jusqu’à ce

72     qu'on êté vers la seconde moitié du mois d’aout

73     que le seigle est revenu à vingt cinq sols le

74     boisseau mesure de Mortagnes  et ainsy des autres

75     grains a proportion. Je reviens aux arbres fruitiers

76     qui sont si infructueux  cette presente annee que

77     que je ne croy pas qu’on puisse faire de tous les

78     fruits qu’on cueillera dans cette paroisse une

79     une pipe de cidre qui vaut maintenant cent francs la pipe

80     Les maladies commençerent vers le

81     Mois d’aout 1709 (mil sept cent neuf)  et ont continué jusqu’à

82     Presesen. Le registre suivan qui est pour l’annee

83     1710 (mil sept cent dix) fait voir combien il y a eu de morts. Mais

84     Il n’en eu  pas   mort la dixième de ceux qu’on

85     Eté malades, le pourpre, la petite verole,

86     La rougeole, la dissenterie, la fieuvre continue

87     Que sont? Mort au  XXX . Les ont trouvé tous

88     ensemble en meme temps dans plusieurs maisons

89     Il y en a eu qui n’ont pas plûtôt êté guery de

90     Quelqu’un ? de ces maladies ; qu’ils ont été attaquez

91     Des autres donc ils sont morts ensuite

92     Le 20 (vingt) aout 1710 (mil sept cent dix) 


D'autres faits remarquables peuvent être cités, tels que les rivières et les ports pris par les glace (Le Rhône, la Garonne, le vieux port à Marseille, le port de Dieppe), le vin qui gèle, la mort d'arbres en grand nombre, y compris dans le sud ou des oliviers durent être coupés par milliers, et dont certains reprirent du pied alors que d'autres durent être remplacé), la température descendit jusqu'à -23°C, dans le sud comme dans le nord.

Le froid n'épargna pas les autres pays Européens. On releva presque  -30 °C en Allemagne, le détroit du Kattegat fut pris par les glaces, de sorte qu'il était possible de passer du Danemark à la Suède à pied. Il fit un peu moins froid à Londres (-18°C) tandis que l'Ecosse et l'Irlande furent moins touchées

Notons enfin que le 12 juillet, la température relevée à Paris fut de 6,7 °C, et qu'elle fut probablement proche de 4°C dans les campagnes. 


Notes:

  • Encherir : signifie ici que les prix montent, inflation
  • La pipe désigne un volume, non standardisé selon les régions, valant entre 410 et 650 litres. Je n’ai pas trouvé la valeur de la pipe de Normandie. Celle de Paris,  région la plus voisine parmi celles utilisant cette unité de mesure, vaut 620 litres  
  • Le pourpre : Maladie qui se manifeste par de petites taches pourprées sur la peau. On dit aujourd'hui, suivant les cas, fièvre scarlatine ou petite vérole
  • Le franc n'est en théorie plus d'usage sous Louis XIV. Il s'agissait d'une ancienne monnaie du moyen âge à laquelle le peuple était resté attaché. Normalement, le Louis était d'usage depuis Louis XIII, et on comptait en sols 



  • Il y a un mot que je n'ai pu lire. Je l'ai noté avec des X
  • Certains mots sont incertains pour moi. Je les ai fait suivre d'un point d'interrogation
  • J'ai fait deux erreurs en numérotant les lignes du document: Il y a donc deux lignes 6 et pas de ligne 65. Ayant fait cela avec un logiciel de dessin et m'en étant aperçu tardivement, je n'ai pas renuméroté les pages
  • Une ligne est insérée entre deux lignes du document. Je l'ai replacée au bon endroit mais l'ai mise en bleu
  • L'orthographe du curé de Feings a été respectée, comme c'est l'usage dans ce genre d'exercice.




Sources:
archives départementales de l'Orne, registres paroissiaux de Feings, cote 3NUMECRP160/EDPT200_4, vues 19 à 21.











Zones d'ombre

Quelles que soient les avancées que l'on peut faire, il subsiste toujours des zones d'ombre dans nos recherches. On peut bien un jou...