Casimir Laurent (1810 - 1895), un des arrière-arrière-grand père de ma Maman exerçait la profession de cordonnier à Vallon sur Gée, dans la Sarthe. En plus de sa fille Marie Eugénie (1859 - 1933) qui est une des arrière-grand-mère de ma Maman, je lui ai découvert quatre enfant, tous nés à Vallon sur Gée, et avant Marie Eugénie:
- Casimir Pierre, né en 1843
- Julie Marie née en 1845
- Joséphine Marie, née en 1847
- et Louis André, né en 1856
Sur une bonne partie des documents le concernant, il est déclaré comme étant cordonnier, ou ouvrier cordonnier. Cependant, sur l'acte de mariage de Marie Eugénie, il est indiqué sa femme Marie Anne Dubois et lui sont aubergistes. De plus, lors de son décès, la table des successions et absences stipule qu'il est cafetier. Je pense donc qu'il est bien cordonnier, mais qu'en plus de couple tient une auberge.
Auberge de la Montagne-Verte Reiber, Paul ((gravure de 1877) Gallica |
Au XIXéme siècle, les routes de campagne sont difficiles, les trajets sont longs et éprouvants ( voir l'article Immersion dans la vie des voyageurs du 19e siècle...). Les diligences transportaient les personnes, les marchandises quand à elles voyageaient en chariots et autres tombereaux (voir l'article sur les charretiers) . Les chemins, boueux en automne et en hiver, n'étaient ni faciles, ni surs. La tombée de la nuit était particulièrement dangereuse et on ne circulait pas la nuit. L’auberge de campagne devenait alors un refuge incontournable pour tous ceux qui osaient s’aventurer hors des sentiers battus, qu’ils soient marchands, paysans, ou simples promeneurs.
Une salle d'auberge en Alsace en 1910 Gallica |
Lieu de rencontre, les gens du pays pouvaient croiser les voyageurs venus des régions voisines et se tenir un peu au courant de ce qui se passait au loin. En ces temps où il n'y avait pas de télé ni de radio, seuls les journaux et les voyageurs permettaient de se tenir au courant des nouvelles du monde extérieur au village et de ne rien manquer des petits potins des villages voisins...
Les aubergistes s'occupaient de gérer les réserves de nourriture, de bois, et de paille. ils organisaient et préparaient ou faisaient préparer par leur personnel les repas, ils tenaient le bar, et de s’assuraient du bien-être de chaque client.
Une salle d'auberge en Alsace en 1910 Gallica |
Les voyageurs fatigués y trouvaient un accueil chaleureux, une oreille attentive pour partager leurs récits de voyage et une complicité spontanée, presque familiale. C’est aussi à cette époque que les auberges se peuplent de personnages hauts en couleur – des conteurs, des musiciens de passage, et même des poètes qui venaient égayer les soirées de récits et de chansons.
Les chambres, quant à elles, étaient rustiques mais confortables. Chacune était équipée d'un lit de bois, parfois avec un matelas rempli de paille ou de laine, couvert de draps épais et de couvertures en laine pour affronter la fraîcheur des nuits. Une table avec une cuvette et un broc en porcelaine tenaient lieu de salle de bain. Un seau de nuit complétait l'équipement. La plupart des chambres ne disposaient pas d’un confort moderne, mais le feu de cheminée ou les bougies procuraient une chaleur douce, enveloppant les voyageurs dans une ambiance chaleureuse. Il était courant de partager une chambre ou même un lit avec d’autres voyageurs, surtout en période de grande affluence.
L’auberge du XIXème siècle était un lieu de rencontres, où se croisaient des individus aux parcours et aux horizons variés. Elle représentait une pause dans le tumulte des voyages, où les passants pouvaient échanger des nouvelles des régions voisines, partager leurs expériences et même faire des affaires. Certains commerçants y exposaient leurs produits, tandis que les fermiers locaux y vendaient des denrées et du bétail.
Les veillées étaient souvent l’occasion d’écouter les récits des voyageurs,des légendes locales transmises de génération en génération. La musique y jouait un rôle important et il n’était pas rare de voir un musicien de passage sortir un violon ou un accordéon pour animer la soirée. Ces moments de partage et de convivialité faisaient de l’auberge un lieu où l’on se sentait en famille, même pour une nuit seulement.
Il est fort probable que les gendarmes de la compagnie à laquelle appartenait Adolphe Anselme BLEU aient fréquenté l'auberge de Casimir, que ce soit au cours de leurs tournées pour se restaurer en cours de chemin, ou plus simplement pour passer du bon temps après leur service. Il est aussi possible d'imaginer que Marie Eugénie ait prêté main forte à ses parents pour la tenue de l'auberge et que ce soit dans ce cadre qu'elle et Adolphe aient fait connaissance. Bien sur ce n'est qu'une supposition...
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source: Gallica |
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