Charretier




Jusqu'à l'invention de l'automobile et du poids lourd, nos ancêtres ne pouvaient compter que sur leurs bras ou leurs animaux pour transporter leurs marchandises. Et même encore après l'apparition des véhicules à moteur, la traction animale a continué à être utilisée pendant de longues années.


Baron, Balthazar Jean (1788-1869). Graveur. Le Charretier causant, à Combelande estampe 1828
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France




Jean-Marie  ROBINARD (soza 34) exerçait la profession de charretier. On pourrait croire que la conduite d'un chariot hippomobile, ou encore tracté par des bœufs, était à la portée de tout un chacun, tellement cela semble simple lorsqu'on regarde un western En réalité, il  s'agissait d'un vrai métier, avec ses exigences, telle que la connaissance des animaux, leur entretien, l'entretien du véhicule, etc. 

Et bien entendu  les charretiers étaient indispensables. Comment nourrir les villes, les approvisionner en bois ou autres marchandises sans eux ?



Afin de nous rendre compte un tout petit peu du quotidien de ces "chauffeurs routiers" avant l'heure, tournons nous vers Jean de la Fontaine qui nous décrit un incident de route qui a bien du arriver à tous les charretiers du monde, et dont la chute reste d'actualité, pour tout un chacun:


Le charretier embourbé


 Le phaéton  d'une voiture à foin

Vit son char embourbé. Le pauvre homme était loin

De tout humain secours. C'était à la campagne

Près d'un certain canton de la basse Bretagne,

              Appelé Quimper-Corentin. 

              On sait assez que le Destin

Adresse là les gens quand il veut qu'on enrage :

              Dieu nous préserve du voyage ! 

Pour venir au Chartier embourbé dans ces lieux,

Le voilà qui déteste et jure de son mieux,

              Pestant, en sa fureur extrême,

Tantôt contre les trous, puis contre ses Chevaux,

              Contre son char, contre lui même.

Il invoque à la fin le Dieu dont les travaux

              Sont si célèbres dans le monde :

Hercule, lui dit-il, aide-moi ; si ton dos

              A porté la machine ronde,

              Ton bras peut me tirer d'ici

Sa prière étant faite, il entend dans la nue

              Une voix qui lui parle ainsi :

              Hercule veut qu'on se remue,

Puis il aide les gens. Regarde d'où provient

              L'achoppement qui te retient.

              Ôte d'autour de chaque roue

Ce malheureux mortier, cette maudite boue

              Qui jusqu'à l'essieu les enduit.

Prends ton pic, et me romps ce caillou qui te nuit.

Comble-moi cette ornière. As-tu fait ? Oui, dit l'homme.

Or bien je vas t'aider, dit la voix : prends ton fouet.

Je l'ai pris. Qu'est ceci ? mon char marche à souhait.

Hercule en soit loué. Lors la voix : Tu vois comme

Tes Chevaux aisément se sont tirés de là.

               Aide-toi, le Ciel t'aidera.



Comme on le voit, les routes n'étaient pas sans difficultés et sans danger. Les ennuis mécaniques ne faisaient pas défaut, et s'occuper des bêtes une obligation vitale. S'il n'était pas nécessaire de mettre du gasoil dans le réservoir, il fallait quand même trouver du fourrage et de l'eau pour les nourrir. Heureusement des relais étaient semés sur tout le territoire pour cela.


Revenant à Jean Marie ROBINARD, nous savons qu'il n'est pas décédé à son domicile, ni même dans la ville où se trouvait son domicile, Vannes, mais à Saint Nolff, ville proche de Vannes cependant.

Plusieurs indices me font penser qu'il a eu un accident pendant un parcours, et que cela lui a été fatal:

  • Jean Marie ROBINARD est décédé alors qu'il avait 40 ans
  • Il n'est pas mort à la maison, ni à l'hôpital, ce qui aurait été le cas s'il avait été malade
  • Son décès est déclaré par un paysan et un instituteur de Saint Nolff, qui le connaissent, mais pas trop bien, car l'acte de décès comporte des erreurs (prénom de l'épouse, nom de la mère, âge) et imprécisions (son prénom).

J'ai tout de même cherché si par hasard le décédé ne serait pas un demi frère de notre Jean Baptiste, mais son père ne semble pas s'être marié deux fois, d'une part, et l'acte de mariage de sa fille Marie Yvonne le dit bien charretier et décédé à Saint-Nolff.





Début du 20e siècle, les attelages restent d'actualité. 




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