Gang de cambrioleurs

J'avais parlé dans un précédent article intitulé justice , de la condamnation au bagne d'Alfred Victor LAFFEZ par la cours d'appel de Douai,  le 13 mai 1895 Celui-ci était membre d'une bande de quatre voleurs, guidés sans doute par la faim et la misère.

Il s'agissait de:


  1. LONGUEVAL henri François, 19 ans, peigneron, 
  2. DELETOMBE Augustin, 31 ans, peigneron,
    Douai: Le palais de justice

  3. BOUNEMAYERS Charles, 17 ans, tailleur, de nationalité Belge.
  4. LAFFEZ Alfred Victor, 33 ans, chicoretier
Ils étaient accusés de vols de victuaille, à savoir des jambons, des volailles, des œufs et du beurre, en l'espace d'un mois, mais ce n'était pas grand chose à la vérité.

Les deux plus jeunes avaient été condamnés à des peines de prison, plus lourdes que celles qui leur avaient été infligées en première instance, tandis que DELETOMBE et LAFFEZ     avaient écopé chacun d'une peine de prison puis à la relégation en Guyane.

Cela a été relaté dans les journaux, notamment par le "Grand écho du nord de la France":

Le grand écho du nord de la France
28/04/1895
Gallica





J'ai déjà parlé du passage au bagne d'Alfred Victor LAFFEZ dans cet article.

Parlons maintenant brièvement de DELETOMBE.
Son casier judiciaire au moment du procès compte 7 condamnations, pour vol pour la plus part, mais aussi pour vagabondage et bris de clôture, ayant entraîné des incarcérations, peines prononcées par les tribunaux de Lille, Douai et Amiens



La condamnation de 1895 est sa huitième, entraînant la relégation


Avant la relégation, il est emprisonné à Landernau. Son état physique est jugé compatible avec la relégation. Son état d'esprit ne plaide pas en sa faveur, d'autant plus qu'il n'a pas de regret sur ses agissements!

Extrait du dossier de DELETOMBE:
Il a une double face. Il excitera ses co-détenus au désordre et à l'insubordination mais il aura l'adresse d'éviter toute responsabilité...


DELETOMBE arrive en Guyane, Saint Jean du Maroni le 13 juillet 1897   et porte le matricule 4411, affecté à la section mobile.

Il continue à avoir un comportement délictuel. Ainsi, en 1904, il se fait prendre avec de l'argent qu'il ne peut détenir en raison des règlements, et dont il est incapable de d'expliquer la provenance. La somme de dix francs quarante centimes lui est confisquée.  Ceci n'est que le dernier d'une longue série de délits qui ponctuent son emprisonnement. Cela va de l'appel à la grève jusqu'aux insultes aux agents de l'état et aux chants obscènes...
Cela lui vaudra des jours de cellules, des semaines de cachot, des mois de quartier disciplinaire.

Les délits pendant la relégation de groupe



Le 27/09/1906 il demande pour la deuxième fois à bénéficier du régime de la relégation individuelle (Il avait fait une demande en 1905, refusée). A cette demande, les autorités du bagne et de la colonie donnent des avis défavorables car selon elles, bien qu'il ait un comportement satisfaisant, il est incapable de travailler et sa santé laisse à désirer. Bien que le ministre donne un avis favorable il reste en relégation collective.

Décision concernant la relégation individuelle


Son comportement change alors, et la relégation individuelle lui est accordée en 1910




Augustin DELETOMBE décède le 12/12/1911. Il a tenu 14 ans.


Sources
Le grand écho du nord de la France, 28 avril 1895, Gallica
Fiche matricule DELETOMBE: FR ANOM COL 3603/ b et 973, matricule 4411

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