Dans les campagnes, la vie était marquée par le rythme des saisons et des tâches agricoles, le marché hebdomadaire et la messe dominicale. J'en ai déjà parlé dans de précédents articles. Des fêtes périodiques, bien souvent annuelles et presque toujours religieuses s'invitaient dans le déroulement ancestral de l'année.
Un autre tempo rythmait la vie des paysans, celui, immuable depuis la nuit des temps, des tâches quotidiennes.
Une journée typique reflétait une routine intense mais cohérente, où chaque moment était dicté par le travail de la terre.
Le départ pour les champs |
Eux aussi partent travailler |
Ne possédant souvent pas de montre, seule la course du soleil dans le ciel et les cloches de l'église du village pouvait donner au paysan une indication sur l'avancement de la journée.
Pendant ce temps, les femmes s’occupaient du potager, de la basse-cour et des tâches domestiques. Elles transformaient le lait en beurre, filaient ou tissaient. Les filles participaient aux travaux domestiques des leur plus jeune âge, et toutes surveillaient les enfants les plus jeunes encore incapables de travailler.
La pause déjeuner Fond Georges Maroniez Gallica |
Par moment, les paysans se déplaçaient au village, mais ces occasions étaient rares. Elles brisaient quelque peu le rythme journalier mais permettait d'échanger avec les voisins.
Le coucher du soleil marquait la fin des travaux en extérieur. A ce moment, les volailles avaient rejoint le poulailler, le paysan avait conduit les bêtes à l'étable ou à l'écurie. Il est des époques où il ne fallait pas traîner dehors la nuit!
C'était alors l'heure du dîner, préparé par les femmes pendant l'après midi. Le repas était simple, mais nourrissant, comportant soupe et pain, commençant après une prière. Le chef de famille pouvait profiter du repas du soir pour parler de la journée à venir, des plans d'avenir, sermonner ou féliciter un de ses fils ou de ses domestiques qui l'aurait mérité. Bien souvent, la mère de famille servait les hommes et se tenait à l'écart de la table. Dans ce cas, les femmes dînaient à part.
Suivait la veillée au coin de la cheminée, éclairée chichement par le feu et une chandelle. C'était l'occasion de transmettre à la famille les nouvelles entendues lors des déplacements au village, de raconter les histoires de la famille ou les légendes locales.
La veillée était un moment de convivialité entre tous les membres de la maisonnée. Parfois même "mutualisée" elle se déroulait par roulement dans les deux ou trois maisons qui composaient le hameau lorsque la ferme n'était pas complètement isolée. La veillée devenait alors un moment de rencontre pour les jeunes gens.
Enfin, on ne se contentait pas de raconter et d'écouter des histoires. La veillée permettait à la famille de s'adonner à différentes formes d'artisanat. Les longues soirées d'hiver permettaient de réparer les outils, de tisser, de faire de la vannerie et quantité d'autres activités.
Nos ancêtres ruraux vivaient en symbiose avec leur environnement, maîtrisant les cycles naturels et recyclant chaque ressource.
Leur mode de vie a été la source de nombreuses traditions et valeurs encore présentes dans nos sociétés modernes, bien qu'amoindries. Il demeure un témoignage précieux d'une époque où la vie quotidienne suivait les rythmes simples mais essentiels de la terre.
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