Dans les temps passés, avant la révolution industrielle, la vie s'organisait en fonction de deux rythmes distincts, hebdomadaire et annuel.
Le premier, ponctué essentiellement par la messe dominicale et le marché hebdomadaire, est commun aux campagnes et aux villes. En effet, que ce soit dans les villages ou les grandes cités, le marché offre l'opportunité aux paysans d'écouler leur production et aux citadins de se fournir en produits frais, même si des épiceries, boucheries, charcuteries, boulangeries et autres commerces de bouche sont présents en ville.. Les deux modes d'approvisionnement n'étaient pas incompatibles, tout comme aujourd'hui. Quant à la messe, il était assez mal vu de ne pas y paraître. Les seuls à n'avoir pas obligation de fréquenter les église étaient les membres des autres religions, qui selon les périodes, pouvaient vivre au grand jour ou devaient se cacher. La révolution a assoupli cette obligation morale qui a pu demeurer vivace par endroit pendant encore longtemps.
Le rythme annuel par contre n'était pas le même en ville et à la campagne. Si les fêtes religieuses demeurent les mêmes, il se greffe à cela des événements différents que l'on habite en campagne ou en ville.
Ainsi, dans les campagnes, la vie était organisée selon le rythme des cultures ou des élevages. Pour les cultivateurs se succédaient la saison des labours, suivie des semailles et finalement de la moisson où ils récoltaient le fruit de leur travail annuel. Dans le même ordre des choses, l'éleveur devait composer avec la période des saillies, la gestation, la mise bas, la transhumance, etc.
Tous ces événements donnaient souvent lieu à des célébrations, des festivités, intervenant à intervalles plus ou moins régulier. La fête des moissons, la bénédiction des bêtes avant la transhumance étaient autant de marqueurs temporels dans la vie de nos ancres paysans.
A cela pouvaient aussi s'ajouter une foire annuelle, par exemple une foire aux bestiaux pour la revente d'une partie du cheptel.
Bien entendu, dans les villes, dès lors qu'elles furent suffisamment importantes pour perdre définitivement tout caractère rural, il ne fut plus question de tenir compte d'une période de labour ou de transhumance animale. Il ne resta aux citadins que les fêtes religieuses communes, dont Pâques était la plus importante, et les foires.
La foire de Gondreville Jacques Callot, graveur Entre 1621 et 1625 Gallica |
L'importance des foires et celle des marchés étaient telles que bien souvent ces événements ont perduré jusqu'à nos jours, et que d'autres moins anciens ont été créés au moment de l’essor des villes
A titre d'exemple:
La braderie de Lille
La braderie de Lille, le plus grand marché aux puces d'Europe, tient son origine dans la foire de Lille, attestée dès 1127, qui a changé plusieurs fois de nom et de forme au cours du temps, mais qui est toujours là.
Les quatre jours du Mans, foire annuelle créée en 1929, succédant à des foires moins régulières existant depuis 1836 qui venaient elles même en remplacement de foires agricoles diverses.
La foire de Paris, depuis 1929
Le marché de l'Aigle
Collection personnelle
Le marché de l'Aigle, qui se tient tous les mardis matins, et ce depuis le moyen âge, du Xe ou XIe siècle. On raconte qu'à cette époque, afin que les gens venant à pied ne se perdent pas dans le brouillard (et il y a en a, j'en sais quelque chose, habitant à côté!) on faisait sonner les cloches de l'église
« Tous les mardis matins, il y a dans la ville de L’Aigle un marché où l’on vend des légumes, du beurre, des œufs, du fromage, des fruits et autres choses excellente » (Comtesse de Ségur, dans les malheurs de Sophie)
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