Chez les peuples païens qui ont précédés les chrétiens en Europe, le solstice d’hiver, autour du 21 décembre, marqué par la nuit la plus longue de l’année. était perçu comme un renouveau: le moment où les jours allaient progressivement s’allonger, annonçant le retour du soleil, de la lumière et, à terme, celui des beaux jours.. De nombreuses cultures célébraient ce moment de l'année avec des festivités destinées à encourager le retour du soleil, comme par exemple les Saturnales de la Rome antique et le Yule des régions nordiques.
Les Saturnales romaines
Les Saturnales, célébrées entre le 17 et le 24 décembre, fête en l'honneur du dieu Saturne, symbole de l'agriculture et des récoltes, étaient marquées par de grandes festivités, des banquets et des échanges de cadeaux. Pendant cette période, la hiérarchie sociale était temporairement renversée : les esclaves prenaient la place de leurs maîtres, et les règles de la société étaient suspendues.
Le Yule
Ceci n'est bien entendu qu'un échantillon des traditions ayant existé dans l'antiquité pour marquer le solstice d'hiver.
Chez les peuples germaniques et scandinaves, Yule marquait le retour de la lumière et célébrait la renaissance du dieu soleil. Les traditions de Yule incluaient des feux de joie, la décoration des maisons avec du houx, du lierre, et du gui, symboles d’immortalité et de protection. De copieux festins permettaient aux gens de se réunir. Certains de ces éléments se retrouveront dans les célébrations de Noël, notamment les feux de cheminée et les décorations vertes et rouges.
L'Église chrétienne a commencé à célébrer la naissance de Jésus au IVe siècle, choisissant le 25 décembre pour coïncider avec les festivités païennes du solstice d'hiver. Ce Le choix de cette date avait pour but essentiel de pour faciliter la conversion des peuples païens en leur proposant une célébration Chrétienne en lieu et place des festivités anciennes que l'on voulait effacer. Noël devint ainsi la fête de la Nativité, commémorant la naissance du Christ, et se propagea rapidement dans tout l'Empire romain et au-delà.
Pour rendre cette transition plus fluide, de nombreux symboles et usages païens furent incorporés dans les célébrations de Noël. Par exemple, l'usage de feuillage vert pour décorer les maisons durant les Saturnales et Yule fut intégré aux coutumes de Noël, sous la forme de couronnes de houx. L’idée de lumière symbolisée par des feux de joie et des chandelles représentait désormais Jésus comme "la lumière du monde".
La figure de Saint Nicolas a également joué un rôle important dans la formation des traditions de Noël. Nicolas de Myre, un évêque de l'actuelle Turquie au IIIe siècle, est devenu célèbre pour sa générosité envers les enfants et les pauvres. Sa fête, célébrée le 6 décembre, était marquée par des histoires de miracles et de bienfaits, et les enfants recevaient de petits cadeaux en souvenir de sa bonté.
Les traditions liées à Saint Nicolas se sont répandues rapidement en Europe. Elles ont évolué, surtout aux Pays-Bas et en Allemagne. Dans ces régions, Saint Nicolas est devenu le personnage central des célébrations hivernales, parfois représenté accompagné de créatures mythologiques comme le Père Fouettard, une figure menaçante rappelant aux enfants de bien se comporter. Ce personnage influencera plus tard la création du Père Noël aux États-Unis, lorsque les colons néerlandais y apportèrent leurs traditions.
Avec la montée de la chrétienté, Noël s’est diversifiée en Europe, chaque région ayant développé ses propres traditions :
Les marchés de Noël en Europe centrale
Les marchés de Noël sont apparus au XIVe siècle en Allemagne, puis ont progressivement gagné d’autres régions d’Europe. Ils étaient, et sont encore, l'occasion pour les habitants de se procurer des aliments festifs et des cadeaux pour leurs proches.
Les chants de Noël
Les chants de Noël ont d’abord été des chants païens pour le solstice d'hiver. Ils furent ensuite adaptés pour la célébration de la Nativité. Ces chants prenaient place dans des festivités communautaires et apportaient une atmosphère joyeuse à la saison. Ci dessous, un chant de Noël du XVe siècle, tiré de la discothèque de la BNF
Chantons, je vous en prie. Noël traditionnel du XVIe siècle - Gallica
Les crèches vivantes en Italie
En Italie, les crèches vivantes se développèrent sous l’impulsion de Saint François d’Assise au XIIIe siècle. Cette tradition visait à représenter la scène de la Nativité avec des personnes en costumes et des animaux, afin d’incarner l'histoire de la naissance du Christ pour les fidèles.
Autres traditions
Elles sont nombreuses, héritières des périodes passées ou innovations de l'église. Citons simplement parmi d'autres le sapin de Noël, le repas de Noël, les décorations de houx, les trois de tradition païenne, les crèches dans chaque foyer et la messe de minuit, innovations Chrétiennes
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La fée sucrée ou La nuit de Noël (2e édition) par Mlle Adèle de Nouvion - 1860 Gallica |
Le Père Noël, tel qu’on le connaît maintenant, résulte d'une évolution historique et culturelle complexe plutôt qu’une invention unique.
Le Père Noël puise son origine dans Saint Nicolas, dont on a parlé un peu plus haut. Il est à l'origine des traditionnelles de distributions de cadeaux.
En migrant aux États-Unis avec les colons néerlandais, la figure de Saint Nicolas (Sinterklaas) est devenue "Santa Claus". Au XIXe siècle, le poème A Visit from St. Nicholas (1823) de Clement Clarke Moore popularise le personnage, en lui donnant une apparence joviale, avec une barbe blanche et un costume rouge, et le décrivant comme voyageant en traîneau.
Dans les années 1930 enfin, la marque Coca-Cola contribue à la standardisation de l’image actuelle du Père Noël avec des illustrations de l’artiste Haddon Sundblom, ancrant son apparence iconique en rouge et blanc, couleurs de la marque.
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Noël dans une famille - 1926 Gallica |
Le Père Noël est donc une figure issue de plusieurs influences culturelles et commerciales qui ont évolué au fil des siècles.
Ainsi, Noël tire ses racines profondes des fêtes et célébrations du solstice d'hiver qui existaient depuis des siècles, et même probablement depuis des milliers d'années, avant l'ère Chrétienne. Puis elle a évolué, les églises Chrétiennes reprenant à leurs comptes les traditions ancestrales, les transformant pour correspondre à leurs aspirations et les complétant avec leurs propres traditions. Depuis un siècle une autre transformation s'opère et la fête de Noël perd petit à petit de son caractère divin pour devenir profane et commerciale.
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