La dame de Brassempouy |
La dame de Brassempouy, une petite statuette en ivoire de 36,5 mm de haut, datant de 25 000 ans environ, nous montre que dès cette époque et sans doute même avant, les humains avaient l'habitude de soigner leurs chevelures. Il n'existe aucune preuve qu'ils aient pratiqué ou non une quelconque forme de toilette.
Plus proche de nous, la civilisation romaine avait pour mot d'ordre "propreté". Que ce soit à Rome ou dans le plus petit établissement colonial, il existait des établissements de bains, des thermes chauffés dans les pus grandes villes, et des établissements de foulons (ce type d'établissement est attesté en Mésopotamie et en Egypte ancienne) , où les fouloniers lavaient le linge.
Ces établissements publics, ancêtres des lavomatics et des pressings modernes n'avaient cependant pas très bonne réputation de propreté.
En effet, le détergent utilisé était l'urine, humaine ou animale (cela restera ainsi jusqu'à l'invention du savon) et la technique de lavage consistait à fouler au pied le linge afin de le "secouer" comme le font les machines à laver moderne, entraînant un mépris certain des populations envers les fouloniers, mais en contrepartie, la profession était lucrative)
Au moyen âge eut lieu un recul certain dans l’hygiène corporelle et vestimentaire. Se laver est en effet Immoral. mauvais pour la santé. Par exemple, Saint Jérôme considérait le bain quotidien comme une une pratique de débauchés. Les moines ne se lavaient que deux fois dans l'année, et pouvaient laver leur froc toutes les deux semaines. Les laïcs, moins stricts, pouvaient pour certains, prendre un bain hebdomadaire. Ceci jusqu'à ce que la pratique se perde et que dans certaines régions d'Europe, certaines personnes ne se lavent plus du tout, à part parfois les mains avant de manger pour les plus "sophistiqués", et encore, lorsqu'elles sont noires de crasse.
Bain médiéval |
Puis certains facteurs, comme l'augmentation des prix du bois de chauffage, la crainte des épidémies, ou les accusations d'immoralité de la part de l'église (les bains étaient mixtes) provoquèrent un nouveau déclin, et finalement leur disparition. L'institution perdura cependant dans les campagnes où les paysans se cramponnèrent à leurs bains et à la propreté, non pas par soucis d'hygiène (ils ne connaissaient pas) mais par pur conservatisme.
Sans les villes, le prix du tissus ayant baissé, les citadins possédaient un peu plus de vêtements et de draps, et préféraient les laver plus souvent tout en négligeant leurs corps. A cette époque, on ne se lavait plus guère que les mains et le visage. Et encore...
Le bain au XVIIIe siècle, habillé. |
Les progrès de la science et de la médecine ont fait prendre conscience aux population de l’intérêt de l'hygiène corporelle et de la propreté en général. La mise en place de l'hygiène publique et privée en France aux XVIIIe et XIXe siècles.
Au cours du XVIIIe siècle, l'eau et le savon reprennent la place qu'ils méritent. Cependant la nudité reste inappropriée et le bain se prend en maillot de bain. Et le plus souvent, une fois par semaine.
Il n'y a que rarement des baignoires. On se lave dans un baquet!
Bain médiéval. Le baquet resta longtemps en usage, jusqu'au XVIIIe siècle. On en voit dans les westerns |
Le XIXe siècle et la révolution industrielle voient le retour de l'hygiène. Le développement rapide des USA nécessite l'implantation de nombreux hôtels dans lesquels des espaces sont dédiés à l'hygiène. Les salles de bains sont nées et se rependront lentement dans les maisons privées, puis dans les appartements au cours du XXe siècle.
Dans le même temps, pendant que les espaces dédiés à l'hygiène s'individualisent, passant des bains collectifs à la salle de bain individuelle et des toilettes publiques (et sans intimité) romaines aux toilettes actuelles, de nombreux produits cosmétiques font leur apparition et font désormais partie de la vie quotidienne.
Que nous réservera l'avenir ?
Lavabos, salles de bain, l'Hygiène moderne" Alfred Choubrac 1895 Gallica |
Le Sapoforme désinfecte purifie tout. Usine "Le Parfait" Gerbault, Henry, 1910 Gallica |
Dents à crédit, 29 rue Lamartine, Paris Auteur non identifié 1870 Gallica |
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