Apprentissage

 Apprentissage


Le recensement de 1936 à Parigné l'Evêque m'a donné l'idée de ce petit article sans prétention.

On y découvre la composition du foyer de Marguerite Augustine GAUTIER, mon Arrière Grand Mère, veuve de Paul Marc Marie LAFFEZ, et de ce fait chef de famille:



Des trois enfants de Paul et Marguerite, seul Gabriel réside encore là. René, militaire, et Paul électricien, ont fondé leurs familles et ne résident plus à Parigné l'Evêque.

Gabriel, quand à lui, a repris l'affaire paternelle. Mais on constate aussi qu'il n'est pas seul, car un apprenti, Pierre Paul BIGON, est logé dans la famille.


Une recherche rapide aux archives de Paris informe que Pierre BIGNON est né dans le 15e arrondissement, le 23 avril 1921, de Marie Louise Prospérine BIGNON, femme célibataire, qui le reconnait le 27 du même mois, dès qu'elle peut se rendre à la mairie.


En 1936, Paul BIGNON doit bénéficier d'un contrat d'apprentissage en bonne et due forme,  différent certes de ce qui se fait de nos jours, mais semblable en ce sens qu'une certaine protection est accordée à l'apprenti. On voit d'ailleurs ici qu'il est hébergé chez son employeur.

Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Gabriel a lui même appris son métier de peintre en bâtiment et vitrier auprès de son père qui l'avait appris lui même auprès de son propre père, et ainsi de suite. Gabriel était le cinquième peintre, de père en fils. Nous verrons d'ailleurs dans un autre article qu'ils étaient plus nombreux que cela à exercer cette profession.


Le mode de transmission du savoir des artisans, et des paysans, tout comme celui des hommes d'arme, a été l'apprentissage. Celui qui savait, le maitre, le père, le chef, montrait ce qu'il fallait faire, et l'élève, le fils, l'apprenti, répétait le geste jusqu'à le maitriser.

Pour les artisans, cela a longtemps été une histoire de corporation et finalement de famille. Jusqu'à la révolution, l'enfant entrait comme apprenti chez un maitre, devenait compagnon pour finalement aboutir à la maitrise. Le corporatisme d'ancien régime fermait bien souvent la porte aux élèves de l'extérieur pour ne les ouvrir qu'aux enfants des membres de la corporation.

La révolution, par un décret de mars 1791, a aboli les maitrises et les jurandes (voir plus bas) , ouvrant les portes des métiers à qui voudrait les apprendre.. Toute une série de lois, textes et décrets, entre 1791 et 1919, 87 en tout, puis d'autres depuis, ont abouti à l'apprentissage moderne, qui permet à tout un chacun, s'il le désire et en a les capacités, à se former au métier qui lui convient.

Cela a donc permis de sortir des corporations. Notre ancêtre Auguste Joseph LAFFEZ a pu ainsi apprendre un métier différent de ceux qu'exerçaient ses pères et grand pères, et l'a transmis à sa descendance. Nous verrons cela dans un article à venir.




Sources:

AD 72 Recensement Parigné l'Evêque 1936: MI0003401936 vue 268(2 Mi 289 _ 55)

L'apprentissage en France au XIXe siècle, rupture ou continuité, par Yves LEQUIN

(Editeur: Persée - Portail des revues scientifiques en SHS)


Jurandes: Sous l'Ancien Régime, on appelait jurande un corps de métier constitué par le serment mutuel que se prêtaient, chaque année dans la plupart des cas, les maîtres : serment d'observer les règlements, mais aussi serment de solidarité et de morale professionnelle (Wikipédia)

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