Et que faisaient-ils le soir ?

Jusqu'à la révolution industrielle et les bouleversements qui en  sont les conséquences, nos ancêtres avaient un mode de vie qui ne variait pas beaucoup d'une génération à l'autre.


L'année était rythmée par les fêtes religieuses, avec leurs obligations (messes entre autre)  et leurs lot

 d'interdictions (de travailler le dimanche, de manger riche certains jours, par exemple), d'une pat, et par le rythme des saisons et la météo, qui dictaient les travaux à réaliser dans les champs d'autre part.


La journée quant à elle était réglée par le soleil, et la cloche de l'église. 

La journée commençait tôt et finissait tard en été, commençait tôt aussi en hiver car il fallait, tout comme aujourd'hui, s'occuper des bêtes, et se finissait tout aussi tardivement, bien après le coucher du soleil et celui des poules. Il fallait donc s'occuper pendant les longues soirées d'hiver.


Selon les régions, les coutumes, l'hiver commençait "officiellement" entre la Toussaint et la Saint Martin. Avec lui commençait la saison des veillées.


En ces temps là, il n'y avait pas d'électricité, donc pas de lumière à l'exception de celles des chandelles ou de la cheminée, pas de radio, pas de télévision, et la majorité des gens ne sachant pas lire, ce n'était pas non plus à l'ordre du jour.

Aussi les gens du village ou du hameau se regroupaient-ils chez les uns et les autres, à tour de rôle, autour de la cheminée. Celle-ci, monumentale, dispensait une chaleur vite dissipée car la pièce commune de la maison (bien souvent l'unique pièce de la maison d'ailleurs) était vite enfumée et nécessitait donc de laisser ouverte la porte afin de pouvoir respirer. Les vieux se plaçaient alors près du feu, les gosses au centre, les adultes le dos à la porte, exposés au froid.

Dans certaines fermes, au lieu de la pièce commune, on se réunissait dans l'étable, ce qui permettait d'économiser sur le bois de chauffage en profitant de la chaleur animale. Ainsi, la veillée ne coûtait que le prix de la chandelle, bien souvent fabriquée par le paysan lui même avec une mèche de coton et de la résine de pin.

Ainsi réunis, chacun vaquait à ses occupations.


Tout le monde arrivait à la tombée de la nuit, et jusqu'à 9 ou 10 heures tout un chacun travaillait des doigts et de la langue. 

Les femmes tissaient, filaient, préparaient leur trousseau lorsqu'elles n'étaient pas mariées. Les hommes réparaient leurs outils, tressaient des paniers. Les occupations ne manquaient pas. 

D'autres travaux pouvaient occuper la soirée, comme préparer les noix pour pouvoir en tirer de l'huile, par exemple.


Huon de Bordeaux
Imprimé par la veuve Houdot
Troyes, vers 1720

Lorsque quelqu'un savait lire, il faisait la lecture de l'almanach, ou d'un livre de la bibliothèque bleue lorsqu'on avait pu s'en procurer Ceux-ci, imprimés essentiellement à Troie, étaient diffusés par des colporteurs, et d'abord dans les grandes villes, mais aussi dans les campagnes. Au catalogue on trouvait des livres religieux, des almanachs, des romans de chevalerie, de l'astrologie. La majorité du peuple n'était  pas en mesure de lire ces livres. Cependant, ils en appréciaient les gravures. Si personne dans la communauté ne pouvait lire, alors l'un ou l'autre aurait  entendu lors d'une séance  de lecture publique, peut être au cours d'un marché, telle histoire ou tel fait divers qu'il racontait alors aux membres de sa communauté, plus ou moins fidèlement.

Lorsque la lecture n'était pas possible, alors les dernière nouvelles étaient racontées  lors de la soirée, si ce ne n'étaient les contes et légendes de la région, et bien entendu tous les potins et ragots croustillants possibles

Si un vieux soldat se trouvait dans l'assemblée, il racontait ses souvenirs de campagne. Les sujets étaient multiples. 

Enfin, la veillée était  aussi l'occasion pour les jeunes, profitants de la  pénombre ambiante, d'échanger œillades et draguer ostensiblement.

On chantait aussi lors de ces veillées, parfois accompagné par un ou deux musicien.

Bref, on s'amusait autour de la cheminée.



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