Eglise

Eglise de la couture
Le Mans
Dessin personnel - 1985
 La vie de nos ancêtre était cadencée, encadrée par l'église, du baptême à la mort, de lever au coucher.

Chaque évènement marquant d'une vie était accompagné d'une cérémonie religieuse. Les baptêmes et ondoiement dans certains cas accompagnaient la naissance dans les familles chrétiennes. Il en était de même avec le mariage qui seul était reconnu pour l'union de deux personnes. Et bien entendu la fin de la vie ne pouvait être qu'accompagnée des derniers sacrements. Cependant beaucoup d'autres cérémonies rythmaient les années. La plus importante étant Pâques, il y avait de nombreuses occasions pour des fêtes religieuses pour honorer le Saint patron de l'église, des labours, du cheptel ou autre, accompagnés de  processions en tous sens, pour "promener" le Saint dans le territoire de la paroisse, aller bénir les champs avant les semailles ou avant les récoltes. Et il ne faut oublier d'ajouter à ces évènements "ordinaires" les cérémonies expiatoire  ou autres organisées à la suite des catastrophes, qu'elles soient naturelles ou pas.



L'église, en tant que bâtiment occupe une place centrale dans le village. Son clocher, visible de loin, annonce le village et sert de point de repère. L'église rythme la vie de nos ancêtres par l'intermédiaire des cloches. Pendant des siècles, le seul moyen de connaître le moment de la journée était de suivre le mouvement du  soleil. Les cloches des trois angélus quotidiens aidaient à cadencer la journée, et peu importe si cela n'était pas précis.


Elles sonnaient pour les baptêmes, annonçant à la communauté villageoise l'arrivée d'un nouveau membre. Elles carillonnaient  pour les mariages et le glas accompagnait les fidèles vers leur dernière demeure. 

Bien entendu elles appelaient à la messe ou aux vêpres. 

Mais aussi elles annonçaient tous les évènements important, tels que des réunions, des incendies nécessitant le rappel de tout le monde pour lutter contre eux. La grande guerre a été annoncée à nos anciens par les cloches de toutes les églises du pays. Et l'armistice aussi.

Les cloches de l'église ont de plus  le pouvoir d'éloigner les tempêtes et autres catastrophes naturelles. Elles sont d'ailleurs baptisées à leur installation. Gare au carillonneur si le malheur s'abat sur le village. Il n'a pas sonné correctement,  n'a pas mis suffisamment d'ardeur dans sa tâche. Il est tenu pour responsable de la catastrophe, et sa punition peut aller jusqu'au lynchage.


Comme on le voit, les églises sont présentes dans tous les villages, et l'Eglise est omniprésente dans la vie de nos ancêtres Et gare à celui ou celle qui s'en éloigne, d'une manière ou d'une autre. Sa fréquentation chaque dimanche est obligatoire. Chacun y a sa place, établie selon son rang dans la société. Les hommes d'un côté, les femmes de l'autre, la marmaille jouant et cavalant au milieu des bavardage de tout un chacun. On est bien loin du calme qui règne de nos jours. 

Celui qui ne parait pas à l'église les dimanches, et surtout pour les messes de Pâques, risque gros. Mis au ban de la société, il risque bien de ne pas avoir sa place au cimetière. S'il rejette l'Eglise de son vivant, celle-ci ne l'accueille pas en terre consacrée pour son repos éternel. La place au cimetière reflète elle aussi le rang du défunt dans la société, depuis une place à l'intérieur de l'église  (jusqu'à ce que cette pratique soit interdite) pour les plus méritants et les plus riches, jusqu'aux emplacements les plus lointains du bâtiment sacré pour les plus pauvres, ceux qui n'ont pas montré suffisamment d'ardeur de leur vivant, etc.  


L'église d'un château
dessin personnel - 1993 


Je recommande la lecture du livre de Jean Louis Beaucarnot, Ainsi vivaient nos ancêtres ( Robert Laffont, 1989, ISBN 2-7242-5054-0) , pour en savoir plus sur ce sujet, et sur de nombreux autres aspects de la vie de nos ancêtres.

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