Théodore Jules LAFFEZ est mon arrière arrière grand père (soza 16) né le 25 mars 1858 à Lille (Nord, France). Ses ancêtres y habitaient depuis plus de 140 ans, à ma connaissance.
Son engagement dans l'armée le mena en Bretagne, puis le travail dans la Sarthe. Les descendants de Théodore se sont alors quelque peu dispersés en Sarthe, en Normandie et en Région Parisienne, entre autres. Mais il s'agit une autre histoire.
On ne connait que peu de choses de l'enfance de Théodore. Il perd sa mère très jeune. En effet, celle-ci, Eugénie FRANCOMME décède le 27 juillet 1862, alors qu'il n'a que quatre ans. Elle même n'était âgée que de vingt sept ans. Son père, Henri Auguste se remarie rapidement, le 12 janvier 1863, moins de six mois après, avec Coralie QUINZEBILLE, qui lui donne un enfant qu'ils prénomment Chéri Henri. Celui-ci nait le 3 décembre 1863. Henri exerce la profession de peintre et vitrier, qu'il enseigne à ses deux fils, comme cela se faisait couramment à l'époque chez les artisans
Service Militaire
Le 25 mars 1876, Théodore s'engage dans l'armée, pour cinq ans. C'est le jour de ses dix huit ans. Quelle est la raison qui l'a poussé dans cette voie ? La date d'engagement laisse penser qu'il s'agit d'une décision prise après réflexion et que Théodore n'attendait que l'âge requis pour passer à l'action.
Plusieurs hypothèses viennent à l'esprit:
- La défaite Française de 1871 alors qu'il est adolescent l'a-t-elle incité à rejoindre l'armée ?
- La vie dans une famille recomposée, sans sa mère mais avec une belle mère et un demi frère était elle insupportable ?
- A-t-il simplement voulu voir du pays, changer d'air ?
A cette question nous n'aurons pas de réponse. Toujours est-il qu'il arrive au 28ème régiment d'artillerie le 28 mars 1876. Ce régiment a été créé en 1872. Certaines sources placent sa création à Rennes, d'autres à Vannes, ce qui semble le plus probable. Le premier janvier 1879, il est muté au 35ème régiment d'artillerie, qui lui est en garnison à Vannes. Il est ensuite mis en congés le 27 septembre 1880. Il accomplit ensuite deux périodes d'exercices, l'une au 15eme régiment d'artillerie, la suivante au 28ème.
Il fera cependant une troisième et dernière période dans le 11ème régiment territorial d'artillerie.
Un dernier renseignement intéressant sur la fiche matricule (ci-contre) nous indique que Théodore est peintre à l'école d'artillerie du IVème corps d'armée en 1900. Cette école est située au Mans.
Caserne de l'école d'artillerie du IVème corps |
Mariage
Théodore se marie à Vannes le 6 avril 1880 avec Marie Yvonne ROBINARD, née à Vannes le 27 mai 1862. Marie est fille de Jean Marie ROBINARD et d'Angélique BREHELIN.
Comme Théodore est toujours sous les drapeaux au moment de son mariage, il a été dans l'obligation de demander une autorisation aux autorités de son régiment en plus de celle demandée à son père. Ces deux autorisations lui ont été accordées, mais ne nous sont pas parvenues car elles n'ont pas été conservées, ni par l'autorité militaire d'une part, ni par le notaire ayant dressé l'autorisation paternelle d'autre part.
L'acte de mariage nous apprend de plus que Théodore était soldat musicien.
Ci dessous se trouve l'acte de mariage de Théodore et Marie
De ce mariage naissent cinq enfants, dont trois atteindront l'âge adulte:
- Paul Marc Marie, l'ainé, nait le 20 décembre 1880. Il s'agit de mon arrière grand père.
- Felix Marie Théodore voit le jour le 18 juillet 1884. Il vivra en Normandie et aura de nombreux enfants
- Théodore Eugène le suit le 22 mars 1889. Il ne vit que quelques semaines et décède le 12 mai de la même année.
- Vient ensuite Lucie Marie Amélie, qui, née le 2 décembre 1890 décède quatre ans plus tard, le 19 juillet 1894
- Finalement, une dernière fille, Lucie Marie nait le 11 juillet 1895. Elle vivra jusqu'n 1974 (5/8/1974)
L'ancien hôtel de ville de Vannes, où Théodore et Marie se sont mariés (Carte postale) |
Un fait divers
Le 14 février 1889, le Novelliste du Morbihan et le 16 février, le journal Le Finistère relatent l'arrestation, l'évasion et le procès d'un certain Albert AUTRET, coupable de plusieurs vols, dont un cambriolage chez M LAFFEZ, peintre et débitant, dans la nuit du 21 au 22 septembre 1887.
AUTRET est alors canonnier au 28eme régiment d'artillerie. Pour cette raison, et parce que le premier vol commis l'est au détriment de l'armée, il est jugé par les autorités militaires lors d'un conseil de guerre. Comme il s'est évadé, il est jugé et condamné par contumace à 20 ans de travaux forcés.
Le compte rendu de la condamnation, à droite (Archives départementales d'Ille et Vilaine) indique que Théodore était peintre, vitrier et aubergiste. Il n'y a pas d'autre renseignement utile au récit concernant Théodore. Il serait intéressant de retrouver le dépôt de plainte que Théodore a du déposer à cette occasion.
J'ai de plus cherché à obtenir une copie de son inscription comme commerçant, mais les archives correspondantes n'ont pas été conservées. Les archives départementales du Morbihan suggèrent de fouiller dans les archives fiscales pour éventuellement trouver des informations sur les activités de Théodore.
Le Mans
Ayant obtenu un travail à l'école d'artillerie du IVème corps d'armée, Théodore et sa famille s'installent au Mans au début de l'année 1900, rue du Pavillon. Il y exerce son métier de peintre et vitrier, probablement comme employé des armées, comme le suggère la mention portée sur sa fiche matricule. Il n'existe cependant pas de dossier dans les archives des personnels civils des armées pour le confirmer.
Théodore décède au Mans à l'âge de47 ans, le 22 février 1906, à son domicile. Le décès est déclaré par Paul, son fils ainé, et Baptiste ROBINARD, son beau frère.
Acte de décès de Théodore |
Sources:
Fiche matricule: Archives départementales du Nord
Acte de mariage: Archives départementales du Morbihan
Acte de décès: Archives départementales de la Sarthe
Presse ancienne: Archives départementales du Morbihan et du Finistère
Condamnation par contumace: Archives départementales d'Ille et Vilaine
Cartes postales: collection personnelle.
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